Vendredi 8 decembre 2023 à 12h21
Ankara, 8 déc 2023 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a conditionné vendredi la ratification par la Turquie de l'adhésion de la Suède à l'Otan à une approbation "simultanée" par le Congrès américain de la vente d'avions F-16 à la Turquie.
"Le Canada ne fait que parler de la Suède à propos des caméras que nous voulons acheter pour nos drones. Les Etats-Unis disent la même chose. Vous dites que vous prendrez des mesures sur la question des F-16 après son adoption par le Congrès. (...) Faites simultanément et de manière solidaire ce qui vous incombe et notre Parlement prendra la décision nécessaire", a affirmé le chef de l'Etat turc.
Le Parlement turc avait entamé mi-novembre l'examen du protocole d'adhésion de la Suède à l'Otan en suspens depuis mai 2022, mais les discussions ont par la suite été reportées.
La Turquie avait déjà joué la carte de la Suède pour tenter d'obtenir un feu vert des Etats-Unis à la vente d'avions F-16, dont elle a besoin pour moderniser sa force aérienne.
Le gouvernement américain n'est pas hostile à cette vente mais le Congrès l'a bloquée jusqu'ici pour des raisons politiques comme les violations des droits de l'homme en Turquie ou les tensions avec la Grèce.
La colère d'Ankara envers Washington à propos de son soutien envers Israël dans sa guerre contre le Hamas a compliqué davantage la situation.
La Suède a affirmé fin novembre avoir reçu l'assurance que la Turquie ratifierait l'adhésion "dans quelques semaines".
Mais la commission des affaires étrangères du Parlement turc n'a pas pour l'instant fixé de nouvelle date pour la reprise de l'examen du protocole d'adhésion.
Après dix-sept mois de blocage, le président Recep Tayyip Erdogan avait transmis fin octobre aux députés turcs le protocole d'adhésion de l'Etat scandinave.
La Turquie, avec la Hongrie, sont les derniers des 31 membres de l'Alliance atlantique à bloquer l'entrée de la Suède, après avoir validé en mars celle de la Finlande, sa voisine.
M. Erdogan avait levé son veto en juillet après des mois de pression sur les dirigeants suédois dont il dénonçait la mansuétude envers certains réfugiés turcs et kurdes, accusés de "terrorisme" par Ankara.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.