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Irak: trois combattants affiliés au PKK tués par une frappe imputée à la Turquie


Mardi 16 mai 2023 à 18h29

Erbil (Irak), 16 mai 2023 (AFP) — Trois combattants yazidis affiliés au PKK turc dans le nord de l'Irak ont été tués et un quatrième blessé mardi par une frappe de drone menée par l'armée turque, ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan irakien autonome.

"Un drone turc a pris pour cible mardi après-midi" une position des "Unités de résistance du Sinjar" dans la localité de Khanasor, ont indiqué les services antiterroristes dans un communiqué, en référence à ce mouvement yazidi allié aux combattants kurdes turcs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Le bombardement a tué trois combattants de ces unités et fait un blessé", ajoute le communiqué.

L'armée turque ne commente que rarement ses frappes en Irak mais elle mène régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord irakien, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar.

Le bombardement de mardi est le premier officiellement rapporté en Irak depuis le premier tour d'une élection présidentielle décisive qui s'est tenue dimanche en Turquie voisine. Un second tour le 28 mai doit désormais opposer le président Recep Tayyip Erdogan à son rival Kemal Kiliçdaroglu.

En cas de victoire de l'opposition, des experts interrogés par l'AFP n'excluaient pas une possible "détente" dans le conflit avec le PKK, mouvement classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Ankara a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien. De longue date, Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan irakien, sont accusées de détourner le regard pour préserver l'alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si à chaque flambée de violence, des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les civils.

Accusant le PKK d'y avoir ses entrées, la Turquie avait ainsi interdit en avril les vols en provenance et à destination de l'aéroport de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan autonome.

Quelques jours plus tard, Ankara était pointée du doigt pour un bombardement près de cet aéroport, au moment où s'y trouvaient des soldats américains et surtout le chef d'une importante coalition syrienne de combattants kurdes et arabes, les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Fin février, puis début mars, des bombardements imputés à la Turquie au Sinjar ont également tué des combattants des Unités de résistance du Sinjar.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.