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L'Irak demande à la Turquie une reprise des exportations de pétrole kurde (communiqué)


Jeudi 11 mai 2023 à 16h59

Erbil (Irak), 11 mai 2023 (AFP) — Le gouvernement fédéral de Bagdad a demandé à la Turquie une reprise des exportations du pétrole kurde après avoir finalisé un accord sur ce dossier avec la région autonome du Kurdistan d'Irak, a annoncé jeudi l'administration kurde dans un communiqué.

L'Irak avait intenté en 2014 une procédure d'arbitrage international contre la Turquie voisine, Ankara ayant longtemps permis l'exportation du pétrole de la région autonome du Kurdistan irakien, sans l'aval des autorités fédérales à Bagdad.

Le verdict avait finalement donné raison au gouvernement irakien, contraignant la Turquie à suspendre les opérations en mars 2023.

Dans la foulée, le Kurdistan autonome avait dû négocier avec Bagdad, et un accord "temporaire" avait été annoncé début avril, même si certaines questions restaient en suspens.

Les exportations de pétrole kurde sont ainsi suspendues depuis plus d'un mois, en raison de questions techniques et financières selon des responsables à Bagdad.

"Le gouvernement régional du Kurdistan et les autorités fédérales sont parvenus à un accord concernant la reprise des exportations de pétrole" de la région autonome, a annoncé Erbil dans un communiqué.

L'Entreprise pétrolière d'Etat à Bagdad (Somo) "a demandé officiellement à la partie turque la reprise des exportations de pétrole de la région du Kurdistan via l'oléoduc de Kirkouk-Ceyhan", selon le communiqué.

Bagdad et Erbil "attendent désormais la réponse turque pour reprendre les exportations".

Depuis près d'une décennie l'or noir représentait le poumon économique du Kurdistan autonome, avec 475.000 barils exportés quotidiennement via le port turc de Ceyhan, sans rendre de comptes à Bagdad.

L'accord préliminaire signé entre les deux parties en avril stipule que les ventes du Kurdistan passeront par Somo. Les revenus des exportations kurdes iront sur un compte bancaire conjoint.

Début mai, le ministre du Pétrole irakien Hayan Abdel-Ghani se donnait "une semaine ou deux maximum" pour une reprise des exportations.

Pour expliquer les retards, il évoquait des "tests menés sur les oléoducs" en Turquie, après le séisme de février. Mais aussi des questions financières en suspens, liées notamment à "la gestion du compte bancaire et l'argent des exportations".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.