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Procès de cadres du PKK à Paris: les avocats demandent à ce que les policiers retirent leur cagoule à l'audience


Mercredi 5 avril 2023 à 21h11

Paris, 5 avr 2023 (AFP) — L'ensemble des avocats de la défense au procès de 11 cadres du PKK, jugés à Paris notamment pour "extorsion" et "financement du terrorisme", ont demandé mercredi au tribunal d'ordonner que les policiers présents dans le box des prévenus retirent leurs cagoules.

Derrière les quatre détenus assis dans le box vitré, les quatre policiers portent des cagoules noires, ne laissant apparaître que leurs yeux. Trois d'entre eux sont assis derrière les prévenus, un quatrième se tient debout les bras croisés et surplombe le box.

"Quand je suis entré dans cette salle, que je vous ai vu en face de moi, j'ai eu peur", leur lance Me Raphaël Kempf, en plaidant avec d'autres confrères ces conclusions d'incident.

Une avocate avait recouvert son visage d'un foulard en entrant dans la salle au début de l'audience, en signe de protestation.

La veille à l'ouverture du procès, les policiers escortant les prévenus étaient apparus à visage découvert.

"C'est une question récurrente à la 16e chambre", compétente en matière de terrorisme, s'exaspère Me Romain Ruiz devant le tribunal. "On a, au bon plaisir des policiers, une cagoule ou pas de cagoule", dit-il, demandant à ce que la présidente de tribunal demande aux escortes de ne plus en porter, au nom de ses pouvoirs de police de l'audience.

Il rappelle qu'au procès des attentats du 13 novembre 2015 l'an dernier, les forces de l'ordre escortant les détenus n'étaient pas cagoulées. "On ne va pas m'expliquer que ce dossier est plus grave, que ces messieurs sont plus dangereux", s'exclame-t-il.

"On cherche à faire un coup d'éclat", a lui balayé le procureur antiterroriste Xavier Laurent, estimant que les conclusions déposées par les avocats n'avaient aucune "cohérence juridique".

La présidente a suspendu l'audience et rendra sa décision jeudi.

Les 11 prévenus, dont cinq comparaissent libres et deux ne se sont pas présentés devant le tribunal, sont tous des Kurdes originaires de Turquie. Ils sont notamment accusés d'avoir "extorqué" un "impôt révolutionnaire" auprès de ressortissants de la diaspora kurde du sud-est de la France.

Le procès est prévu jusqu'au 14 avril.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.