Jeudi 30 mars 2023 à 10h24
Ankara, 30 mars 2023 (AFP) — Le parlement turc doit ratifier ce jeudi la candidature de la Finlande à l'Otan, selon son ordre du jour consulté par l'AFP, s'apprêtant ainsi à faire de la Turquie le dernier membre de l'Alliance atlantique à approuver l'adhésion du pays nordique.
La ratification sera votée lors d'une séance parlementaire qui débute à 14H00 (11H00 GMT).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait donné mi-mars son feu vert à l'entrée dans l'Otan de la Finlande, soumettant au parlement turc la ratification, une décision aussitôt saluée par l'Alliance atlantique.
La ratification devrait être votée sans soucis, la commission parlementaire turque des Affaires étrangères l'ayant approuvée la semaine dernière.
La Turquie est le dernier pays à approuver l'adhésion de la Finlande après la ratification lundi par le parlement hongrois.
M. Erdogan bloquait depuis mai 2022 l'entrée dans l'Alliance atlantique du pays nordique et, plus encore, de son voisin suédois.
La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des "terroristes" kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.
La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la plus longue frontière européenne (1.340 km) avec la Russie, derrière l'Ukraine.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg avait "salué" l'annonce faite par M. Erdogan et jugé que "la chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l'Otan, et non pas qu'elles adhèrent exactement en même temps".
La situation est plus délicate pour la Suède, qui fait toujours face aux objections d'Ankara.
"Il n'y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes", a encore déploré vendredi M. Erdogan, évoquant plus de 120 demandes d'extraditions formulées par Ankara.
L'autodafé d'un Coran par un extrémiste dans la capitale suédoise, en janvier, avait conduit à la suspension des pourparlers entre Ankara, Helsinki et Stockholm.
Le président turc avait alors laissé entendre que la Turquie était prête à ratifier séparément l'adhésion de la Finlande, alors que les deux pays souhaitaient à l'origine avancer "main dans la main".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.