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Otan : la Suède va demander des explications à la Hongrie sur le retard de sa ratification


Jeudi 23 mars 2023 à 14h42

Stockholm, 23 mars 2023 (AFP) — Le Premier ministre suédois va demander jeudi des explications à la Hongrie sur les raisons pour lesquelles le Parlement hongrois a choisi d'approuver l'entrée de la Finlande dans l'Otan avant la Suède, a-t-il annoncé.

"Je vais demander pourquoi ils séparent la Suède de la Finlande. Ce sont des signaux que nous n'avions pas eu auparavant", a déclaré Ulf Kristersson à la radio suédoise SR, précisant qu'il comptait "absolument" en parler avec son homologue hongrois Viktor Orban ce jeudi.

Les deux hommes participent à un sommet de l'UE de Bruxelles, avec la Suède qui assure la présidence des 27 jusqu'à fin juin.

Le Parlement hongrois a surpris la semaine dernière en fixant une date de ratification pour l'adhésion de la Finlande, qui aura lieu lundi, mais pas pour celle de la Suède qui aura lieu "plus tard".

La nouvelle est venu s'ajouter aux problèmes de Stockholm, dont l'entrée historique dans l'alliance militaire est bloquée par la Turquie, tandis que la voie est désormais grande ouverte pour son voisin finlandais.

Ankara accuse notamment la Suède d'être un havre de militants "terroristes" kurdes, et de refuser des extraditions - où c'est en réalité la justice suédoise qui a le dernier mot.

Seuls Ankara et Budapest doivent encore ratifier l'adhésion des deux pays nordiques, historiquement non alignés. Les 28 autres membres de l'Otan (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne...) l'ont déjà fait.

Le gouvernement nationaliste de M. Orban affirme soutenir l'entrée de la Suède comme de la Finlande dans l'Otan mais avance que sa majorité parlementaire est trop incertaine pour Stockholm.

"Pour le dossier finlandais nous en sommes arrivés au point où il semble qu'une très grande majorité va les soutenir, et nous espérons qu'il en sera de même pour la Suède dès que possible", a affirmé jeudi matin le directeur de cabinet de M. Orban, Gergely Gulyas.

Il a jugé qu'il y avait une "bonne chance" que ce feu vert ait lieu avant la fin de la session de printemps au Parlement, qui s'achève le 15 juin.

Outre l'impasse avec la Turquie, le retard hongrois inquiète en Suède, en raison des liens entre Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine.

Un haut responsable parlementaire du Fidesz, le parti de M. Orban, avait lors d'une visite en Suède début mars demandé que les responsables politiques suédois cessent les "mensonges" sur les manquements à l'Etat de droit en Hongrie, objet d'un long bras de fer avec l'Union européenne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.