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Irak: deux hommes condamnés à mort pour l'enlèvement d'un militant anti-pouvoir


Mercredi 22 mars 2023 à 13h42

Nassiriya (Irak), 22 mars 2023 (AFP) — Deux Irakiens ont été condamnés à mort par contumace pour l'enlèvement en 2020 d'un militant anti-pouvoir porté disparu depuis lors, a annoncé la justice irakienne mercredi.

Le tribunal pénal de la province de Dhi Qar, dans le sud de l'Irak, a prononcé le 16 mars la peine de mort par pendaison "contre deux criminels qui ont enlevé le militant Sajjad al-Iraki", a indiqué le Conseil supérieur de la magistrature dans un communiqué.

Le 20 septembre 2020, alors qu'il entrait en voiture dans la ville de Nassiriya (sud), Sajjad al-Iraki, la vingtaine, avait été forcé de s'arrêter par des hommes armés qui l'avaient ensuite kidnappé, d'après des témoins et des sources au sein des forces de sécurité.

Depuis, le jeune homme, très actif dans le mouvement anti-pouvoir lancé en octobre 2019, n'est pas réapparu.

Les deux hommes condamnés à mort, Idriss Kurdi et Ahmed Mohammed Aboud, sont actuellement en fuite. Leurs avocats ont trente jours pour faire appel de la sentence. Le décret autorisant leur exécution doit être signé par le président irakien.

Pendant les manifestations d'octobre 2019 dénonçant pêle-mêle infrastructures en déliquescence, chômage des jeunes et corruption endémique, plus de 600 Irakiens ont été victimes d'assassinats, tandis que des dizaines d'autres ont été enlevés brièvement.

D'autres ont été abattus dans des meurtres ciblés, parmi lesquels l'universitaire Hisham al-Hashemi, tué devant son domicile en juillet 2020.

L'ancien Premier ministre Moustafa al-Kazimi, au pouvoir jusqu'en octobre 2022, s'était engagé à traquer les auteurs des meurtres.

En octobre dernier, un homme avait été condamné à mort pour le meurtre d'un militant solidaire du mouvement de protestation. Et en novembre 2021, un Irakien avait été condamné à la même peine pour le meurtre de deux journalistes pendant la contestation à Bassora (sud).

En juin 2022, la mission de l'ONU en Irak avait dénoncé dans un rapport un "environnement de peur et d'intimidation" qui limite la liberté d'expression dans le pays.

Le document évoquait notamment "l'impunité persistante concernant les attaques ciblées contre les manifestants (...) les militants et les dissidents adoptant des opinions critiques à l'égard d'éléments armés et les acteurs politiques qui leur sont affiliés."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.