Mercredi 22 février 2023 à 10h51
Berlin, 22 fév 2023 (AFP) — Le gouvernement allemand veut expulser deux membres de l'ambassade d'Iran à Berlin après la condamnation à mort d'un Germano-Iranien, a annoncé mercredi la ministre des Affaires étrangères.
"J'ai fait convoquer le chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran. Il a été informé que nous n'acceptions pas la violation massive des droits d'un ressortissant allemand", prévient dans un communiqué Annalena Baerbock.
"Le gouvernement a déclaré indésirables deux membres de l'ambassade iranienne et leur a demandé de quitter l'Allemagne dans un bref délai", ajoute la cheffe de la diplomatie allemande, demandant la révocation de la "condamnation à mort de Jamshid Sharmahd" et "une procédure d'appel équitable et conforme à l'Etat de droit".
La justice iranienne a condamné à mort mardi un dissident irano-allemand, kidnappé et emmené de force en Iran selon ses proches, pour son implication présumée dans un attentat.
Agé de 67 ans, Jamshid Sharmahd avait été présenté devant un tribunal à Téhéran en février 2022 en étant accusé d'avoir participé à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts en avril 2008.
Cette condamnation a été dénoncée par plusieurs ONG comme Amnesty International.
Mme Baerbock avait déjà prévenu mardi que l'application éventuelle de cette sentence "entraînerait une réaction significative" de Berlin.
Téhéran avait provoqué une vague d'indignation internationale après avoir exécuté en janvier un ancien responsable de la Défense, l'Irano-Britannique Alireza Akbari, reconnu coupable d'espionnage.
La condamnation à mort de Jamshid Sharmahd a été annoncée au lendemain de nouvelles sanctions de l'Union européenne contre l'Iran. Deux ministres iraniens et 30 autres personnes ont été sanctionnés lundi par l'UE pour la répression des manifestations en Iran organisées depuis la mort en détention, le 16 septembre, d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini.
Au moins 16 détenteurs de passeports occidentaux, dont six Français, sont détenus en Iran.
La plupart d'entre eux sont des binationaux mais l'Iran ne reconnaît pas le statut de la double nationalité pour ses ressortissants.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.