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En Syrie, plus de 50 morts dans une attaque attribuée à l'EI


Vendredi 17 février 2023 à 21h40

Beyrouth, 17 fév 2023 (AFP) — Au moins 53 personnes ont été tuées vendredi lors d'une attaque attribuée au groupe Etat islamique (EI) dans une région désertique du centre de la Syrie, la plus meurtrière depuis plus d'un an.

Le groupe jihadiste a multiplié ces derniers mois les attaques malgré la perte de ses fiefs en Syrie et les coups de la coalition internationale antijihadiste, qui a annoncé vendredi avoir tué un de ses chefs lors d'un raid au cours duquel quatre militaires américains ont été blessés.

Selon la télévision d'Etat syrienne, "53 citoyens qui ramassaient des truffes ont été tuées lors d'une attaque des terroristes de Daech (acronyme de l'EI en arabe, NDLR), au sud-est de la ville de Sokhné, dans l'est de la province de Homs".

Le directeur de l'hôpital de Palmyre, Walid Audi, où ont été amenés les corps des victimes, a indiqué que sept soldats syriens figuraient parmi les tués, selon la radio progouvernementale syrienne, Cham FM.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni et au vaste réseau de sources en Syrie, avait donné un premier bilan de 36 personnes tuées. Sept militaires font partie des victimes, avait-elle ensuite précisé.

Cette attaque intervient quelques jours après une agression similaire survenue samedi dans la même région ayant fait 16 morts, selon l'OSDH.

Les victimes de samedi ramassaient elles aussi des truffes, d'après la même source, qui a précisé qu'une soixantaine de personnes avaient été enlevées lors de cette première attaque.

Selon l'OSDH, l'EI profite du fait que des habitants de zones rurales reculées s'aventurent dans le désert pour ramasser des truffes afin de les attaquer.

- Truffe des sables -

La truffe du désert, ou truffe des sables, est cueillie généralement entre février et avril et se vend à prix d'or.

D'après l'OSDH, les assaillants étaient à moto lorsqu'ils ont ouvert le feu sur leurs victimes vendredi.

Plus tôt dans la journée, 25 personnes ont été relâchées par l'EI, parmi la soixantaine de personnes que le groupe avait enlevées samedi dernier, a précisé l'ONG.

Cette attaque est la plus meurtrière menée par l'organisation jihadiste depuis plus d'un an, lorsqu'elle avait mené un assaut contre une prison dans le nord-est du pays, dans une région tenue par les forces kurdes. L'attaque avait fait 373 morts dont 268 jihadistes, à l'issue de plusieurs jours de combats intenses, selon l'OSDH.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son "califat" autoproclamé s'effondrer sous le coup d'offensives successives. Il a été défait en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie.

Mais le groupe extrémiste responsable de multiples exactions continue de mener des attaques dans ces deux pays, malgré les raids menés par la coalition antijihadiste.

Jeudi soir, un chef important de l'EI, Hamza al-Homsi, a été tué selon l'armée américaine qui a annoncé que quatre soldats avaient été blessés dans l'opération.

Le 10 février, une autre opération menée avec les forces kurdes avait conduit à la saisie d'armes et à la mort d'un autre responsable de l'EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.