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La Turquie pourrait approuver la candidature de la Finlande à l'Otan (Erdogan)


Dimanche 29 janvier 2023 à 19h33

Ankara, 29 jan 2023 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre dimanche que la Turquie pourrait approuver la candidature de la Finlande à l'Otan, sans faire de même pour la Suède.

"Si nécessaire, nous pouvons donner un message différent concernant la Finlande. La Suède sera choquée lorsque nous donnerons un message différent sur la Finlande", a affirmé le chef de l'Etat turc en réponse à une question sur la candidature de deux pays nordiques à l'Otan lors d'une rencontre télévisée avec des jeunes.

Ankara laisse ainsi pour la première fois entendre être prêt à traiter la candidature de la Finlande séparément de celle de la Suède.

La Turquie avait donné un coup d'arrêt mardi à l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, en reportant sine die une rencontre tripartite initialement prévue début février et destinée à lever les objections d'Ankara à leur candidature.

Le président turc avait prévenu lundi que la Suède, déjà accusée par la Turquie d'héberger des "terroristes" kurdes, ne pouvait plus compter sur le "soutien" d'Ankara, après qu'un militant d'extrême droite a brûlé un exemplaire du Coran à Stockholm.

Sans mentionner cet incident, le président turc a cependant réitéré ses reproches contre la Suède concernant les demandes d'extradition de la Turquie.

"Nous leur avons dit: +Si vous voulez entrer à l'Otan, vous devez nous renvoyer ces terroristes+. Nous leur avons donné une liste de 120 personnes (...) Mais eux, ils se moquent de nous en disant qu'ils ont changé leur Constitution", a-t-il affirmé.

L'autodafé d'un Coran par un extrémiste de droite anti-islam la semaine dernière près de l'ambassade de Turquie en Suède a suscité de vives protestations d'Ankara et de plusieurs capitales du monde musulman.

Ankara avait déjà annulé une visite annoncée du ministre suédois de la Défense.

Stockholm a déploré un acte "profondément irrespectueux" et exprimé sa "sympathie" aux musulmans en soulignant que la Constitution suédoise empêchait d'interdire ce type d'agissements, sans toutefois éteindre la colère turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.