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L'Iran a déjà exécuté plus de 50 personnes cette année, selon une ONG


Vendredi 27 janvier 2023 à 18h37

Paris, 27 jan 2023 (AFP) — Les autorités iraniennes ont exécuté 55 personnes jusqu'ici en 2023, a indiqué vendredi une ONG de défense des droits humains, ajoutant que le recours croissant à la peine de mort visait à répandre la "terreur" dans le pays secoué par des manifestations.

L'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, a déclaré avoir confirmé au moins 55 exécutions au cours des 26 premiers jours de l'année. Quatre personnes ont été exécutées pour des motifs liés aux manifestations, tandis que la majorité des personnes pendues (37 condamnés à mort) ont été exécutées pour des infractions liées à la drogue, selon la même source.

L'ONG n'a pas précisé le motif pour lequel les 14 autres condamnés à mort ont été exécutés.

Au moins 107 personnes risquent toujours d'être exécutées en raison des manifestations, après avoir été condamnées à la peine capitale ou accusées de crimes leur faisant encourir la peine de mort, a ajouté l'IHR.

"Chaque exécution par la République islamique est politique", car le but principal "est de répandre la peur et la terreur dans la société", a-t-elle souligné.

"Pour arrêter la machine à tuer de l'Etat, aucune exécution ne devrait être tolérée, qu'elle soit politique ou non", a renchéri le directeur de l'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam.

Des militants ont accusé l'Iran d'utiliser la peine de mort comme un instrument d'intimidation pour réprimer les manifestations ininterrompues depuis le 16 septembre, après la mort en détention de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée trois jours auparavant pour infraction au code vestimentaire pour les femmes.

Aux yeux du responsable des droits de l'homme des Nations unies, Volker Turk, l'"instrumentalisation des procédures pénales" par l'Iran pour punir les manifestants "équivaut à un meurtre approuvé par l'Etat".

L'IHR et d'autres ONG de défense des droits humains n'ont pas encore publié de statistiques sur les exécutions en Iran pour 2022. Mais l'IHR a indiqué début décembre que plus de 500 personnes avaient été pendues depuis, un chiffre record depuis cinq ans.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.