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Marche blanche en hommage aux trois Kurdes tués à Paris


Lundi 26 decembre 2022 à 20h37

Paris, 26 déc 2022 (AFP) — Plusieurs centaines de personnes se sont réunies lundi à la mi-journée rue d'Enghien, dans le Xe arrondissement de Paris, pour une marche en hommage aux trois Kurdes tués par balles vendredi près d'un centre culturel kurde.

Des petits autels ont été érigés sur le trottoir, à l'endroit où les trois victimes ont été abattues, sur lesquels ont été déposés leur photographie ainsi que des bougies et des bouquets de fleurs, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le cortège s'est élancé aux alentours de 12H30 en direction de la rue La Fayette, dans le même arrondissement de la capitale, où trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avaient été tuées le 9 janvier 2013 à Paris.

Les manifestants scandaient en kurde "Nos martyrs ne meurent pas" et en français "Femmes, vie, liberté", et réclamant "vérité et justice".

A Rennes, environ 600 personnes ont participé lundi soir à une manifestation en hommage aux trois Kurdes tués vendredi, a indiqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine à l'AFP.

Il y a "beaucoup d'émotions, ça se sent dans l'atmosphère. Pour nous c'est plus qu'un crime raciste", a déclaré à l'AFP Fehmi Kaplan, un des organisateurs de la manifestation dans le centre de la capitale bretonne. Lors du défilé, des manifestants, encadrés par un dispositif de sécurité conséquent, ont lancé de nombreux feux d'artifice vers le ciel.

L'assassin présumé des trois militantes du PKK en 2013 est mort d'un cancer en 2016, quelques semaines avant son procès. Mais les parties civiles ont obtenu en 2019 la relance de l'enquête pour examiner l'éventuelle implication des services de renseignement turcs.

Immédiatement après l'attaque, les Kurdes de France ont évoqué un acte "terroriste" et mis en cause la Turquie.

"Nous avons décidé de venir dès que nous avons entendu parler de cette attaque terroriste vendredi (...) Nous avons peur de la communauté turque et des services secrets", a déclaré en anglais à l'AFP une jeune Kurde venue de Rotterdam manifester à Paris et qui n'a pas souhaité donné son patronyme par peur de représailles.

L'auteur présumé de l'attaque de vendredi, de nationalité française et âgé de 69 ans, avait déjà commis des violences avec arme par le passé et a indiqué lors de son interpellation avoir agi parce qu'il était "raciste". Il a été mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion et incarcéré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.