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Irak: deux soldats tués dans une attaque imputée à l'EI


Jeudi 22 decembre 2022 à 08h54

Kirkouk (Irak), 22 déc 2022 (AFP) — Deux soldats ont été tués et trois blessés dans un attentat à la bombe visant leurs véhicules militaires dans le nord de l'Irak, ont indiqué jeudi à l'AFP deux sources de sécurité, imputant l'attaque aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

L'attentat tard mercredi soir n'a pas été revendiqué dans l'immédiat. Il s'est déroulé dans les environs de Dibs, localité près de Kirkouk. Des "éléments de l'EI" ont fait exploser "deux bombes" au passage de deux véhicules militaires, avant de donner l'attaque à l'arme automatique, a indiqué un officier de l'armée s'exprimant sous anonymat.

Selon lui, deux soldats ont été tués et trois autres blessés, un bilan confirmé par une source policière.

Le secteur de l'attaque, entre Kirkouk, ville tenue par le gouvernement fédéral, et Erbil, capitale du Kurdistan autonome, fait partie de ces zones limitrophes que se disputent les deux entités. L'EI ayant régulièrement frappé dans ces zones, les deux camps tentent d'accroître la coopération entre leurs forces respectives, afin d'éviter tout vide sécuritaire profitant aux jihadistes.

Cette attaque intervient après une embuscade dans les environs de Kirkouk revendiquée par l'EI, qui a fait dimanche neuf morts dans les rangs de la police fédérale.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, l'EI a vu son "califat" autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.

Si l'Irak a proclamé sa victoire contre l'EI en 2017, les jihadistes continuent de mener des attaques, le plus souvent contre les forces de l'ordre.

Exploitant la frontière poreuse entre l'Irak et la Syrie, l'organisation jihadiste conserverait "entre 6.000 et 10.000 combattants dans ces deux pays, concentrés surtout dans les zones rurales, principalement des ressortissants irakiens et syriens", soulignait un rapport onusien publié à l'été 2022.

Mercredi lors d'une réunion avec les responsables sécuritaires irakiens, le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani leur a demandé de "réévaluer entièrement les plans en vigueur et changer les tactiques militaires appliquées dans les zones où le terrorisme reste actif", selon un communiqué de ses services.

Auparavant il avait dénoncé "des erreurs des services de sécurité", en évoquant l'embuscade contre la police fédérale. "Il y a un manquement clair qui a mené à ce drame, il faudra rendre des comptes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.