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Iran: un jeune condamné à mort va être rejugé


Mercredi 21 decembre 2022 à 13h48

Téhéran, 21 déc 2022 (AFP) — La Cour suprême iranienne a ordonné qu'un jeune manifestant condamné à mort début novembre soit rejugé, a annoncé mercredi l'agence de l'autorité judiciaire Mizan Online.

Mahan Sadrat fait partie des onze personnes à ce jour condamnées à mort, selon la justice iranienne, pour des événements liés au mouvement de protestation qui secoue le pays depuis trois mois. Les manifestations, qualifiées d'émeutes par les autorités, ont été déclenchées par la mort en détention le 16 septembre d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict pour les femmes de la République islamique.

Deux condamnés à mort, tous deux âgés de 23 ans, ont déjà été exécutés, jugés coupables d'avoir tué ou blessé des membres des forces de sécurité ou paramilitaires.

Mahan Sadrat, âgé d'une vingtaine d'années, a, lui, été jugé coupable le 3 novembre d'être un "mohareb" (en guerre contre Dieu), après avoir sorti un couteau, provoquant la peur et l'insécurité autour de lui, avait rapporté l'agence de presse officielle Irna.

Mahan Sadrat a nié avoir brandi un couteau mais admis avoir mis le feu à une moto, selon Irna.

Sa condamnation à mort avait été suspendue la semaine dernière.

"Selon les nouveaux motifs et éléments de preuve dans l'affaire Mahan Sadrat Marni, la demande de nouveau procès de l'accusé a été jugée conforme à la loi (...) et donc l'affaire a été renvoyée au tribunal pour un nouveau procès", a indiqué Mizan Online mercredi, sans plus de précisions.

L'agence de l'Autorité judiciaire affirme par ailleurs qu'"aucune condamnation définitive n'a été prononcée" en ce qui concerne le médecin Hamid Ghare-Hasanlou, démentant implicitement qu'il eut déjà été condamné à mort.

Les commentaires de Mizan interviennent après que le quotidien réformiste Etemad a rapporté mercredi que "la condamnation à mort de Ghare-Hasannou avait été annulée".

Amnesty International qui avait également rapporté sa condamnation à la peine capitale, avait affirmé que le médecin et son épouse se rendaient aux funérailles d'un manifestant lorsqu'ils ont été "pris dans le chaos" d'une agression mortelle contre un membre de la milice Bassidj.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.