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Iran: deuxième condamnation à mort liée aux "émeutes" (justice)


Mercredi 16 novembre 2022 à 10h54

Téhéran, 16 nov 2022 (AFP) — La justice iranienne a prononcé mardi une condamnation à mort à l'encontre d'un "émeutier", a annoncé l'agence de presse de l'Autorité judiciaire, la seconde peine de ce type en l'espace de trois jours.

L'Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort, il y a deux mois, de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict qui oblige les femmes à porter le voile islamique en public. Les autorités dénoncent des "émeutes" et des centaines de personnes ont été arrêtées.

Dimanche, un tribunal de Téhéran avait déjà condamné à mort une personne jugée coupable "d'avoir incendié un bâtiment gouvernemental, de trouble à l'ordre public, de rassemblement et conspiration en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, d'être un ennemi de Dieu et de corruption sur terre".

Cinq autres personnes avaient également été condamnées à des peines de cinq à 10 ans de prison pour "rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et trouble à l'ordre public".

Dans le cadre du même procès, un tribunal révolutionnaire a condamné à mort une autre personne accusée d'avoir "terrorisé des gens dans la rue en utilisant une arme blanche, d'avoir incendié la moto d'un citoyen et attaqué un individu avec un couteau", a indiqué mardi soir l'agence Mizan Online.

"L'accusé est un ennemi de Dieu pour avoir fait usage d'armes blanches", selon le verdict.

Le tribunal étant de première instance, les condamnés peuvent faire appel, précise l'agence.

Depuis le début des manifestations il y a deux mois, plus de 2.000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, selon des chiffres fournis par la justice.

L'agence officielle Irna a indiqué de son côté que deux Gardiens de la Révolution et un paramilitaire avaient été tués mardi lors de manifestations.

Citant une source militaire, Irna a indiqué que Reza Almassi, un colonel des Gardiens, avait été tué "par des balles tirées par un émeutier" à Boukan, une ville à majorité kurde dans la province de l'Azerbaïdjan occidental (nord-ouest).

Selon la même source, un autre membre des Gardiens, Reza Azarbar, a été tué par les balles d'inconnus à Kamyaran, une localité du Kurdistan (nord-ouest).

A Chiraz (sud), un membre de Bassidj, une milice paramilitaire liée aux Gardiens de la Révolution, a été tué "lors d'émeutes" mardi soir, selon Irna.

L'agence a par ailleurs fait état de la mort d'un étudiant des suites de ses blessures à la tête lors d'une manifestation.

Cet étudiant d'une école religieuse des Bassidji à Chiraz avait été "visé par un cocktail mololov lancé par des émeutiers puis conduit à l'hôpital", selon Irna, citant le procureur de la province de Fars, Mustafa Bahreïni.

Depuis le début des manifestations mi-septembre, les médias officiels iraniens ont rapporté que plus de 30 membres des forces de sécurité avaient été tués dans des incidents "liés aux émeutes".

Par ailleurs, au moins six membres des Gardiens de la Révolution ont été tués dans des incidents sanglants dans la ville de Zahedan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est) le 30 septembre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.