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Appel d'une ONG à protéger la sportive iranienne Elnaz Rekabi


Vendredi 21 octobre 2022 à 18h40

Paris, 21 oct 2022 (AFP) — Une ONG de défense des droits humains a appelé vendredi à protéger la sportive iranienne Elnaz Rekabi, rentrée à Téhéran après avoir pris part sans voile à une compétition en Corée du Sud.

La participation de cette sportive de 33 ans aux championnats d'Asie d'escalade, avec seulement un bandana sur la tête, avait été interprétée comme un geste de solidarité avec les manifestations déclenchées le 16 septembre par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini.

Celle-ci est décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict d'Iran, prévoyant le port du voile en public.

Le Center for Human Rights in Iran (CHRI), un groupe basé à New York, a appelé la Fédération internationale d'escalade "à travailler avec des organisations de défense des droits humains pour protéger #ElnazRekabi et tous les athlètes iraniens".

"Le gouvernement iranien est connu pour sa politique de détentions, de mutilations et de meurtre de ceux qui s'opposent à lui", a ajouté le groupe sur Twitter.

La chaîne BBC Persian, basée à Londres, a indiqué qu'Elnaz Rekabi n'était pas rentrée chez elle et avait été "forcée à faire des aveux" après son retour de Séoul à Téhéran où elle a été accueillie en héroïne par ses partisans à l'aéroport.

"Elle a été retenue à l'académie nationale olympique, sous la surveillance d'officiers en civil, jusqu'à ce qu'elle rencontre le ministre" des Sports, Hamid Sajjadi, a ajouté BBC Persian. Elle a été placée en résidence surveillée, d'après cette source.

La sportive a également été menacée de la saisie d'une propriété appartenant à sa famille d'une valeur de 312.000 dollars, à moins de "faire ces aveux", selon cette source.

Ces informations n'ont pas été pu être vérifiées dans l'immédiat.

Le site d'informations Iran Wire a affirmé qu'Elnaz Rekabi s'était rendue à l'ambassade d'Iran à Séoul après avoir été "piégée" par le directeur de la Fédération iranienne d'escalade, qui lui a promis un retour sécurisé en Iran si elle remettait son téléphone et son passeport.

A deux reprises, Elnaz Rekabi a présenté des "excuses" et expliqué notamment que son foulard avait glissé par erreur.

Mais des militants des droits humains ont estimé que ces déclarations, devant la presse et sur les réseaux sociaux, avaient pu être obtenues sous la pression.

str-dv/za/tp

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.