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Iran: un quotidien réformateur appelle à mettre fin aux arrestations


Jeudi 13 octobre 2022 à 18h03

Téhéran, 13 oct 2022 (AFP) — Le quotidien iranien réformateur Etemad a appelé jeudi les autorités à respecter la liberté de la presse et mettre fin aux arrestations conduites "parfois sous de faux prétextes", près d'un mois après le début de manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

Une vague de protestations secoue l'Iran depuis le décès de cette Kurde iranienne de 22 ans morte le 16 septembre, trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Des dizaines de personnes ont été tuées, essentiellement parmi les manifestants mais aussi les forces de sécurité, et des centaines d'autres ont été arrêtées.

Des ONG basées à l'étranger affirment que des journalistes ont été interpellés.

"Ne les laissez pas arrêter des journalistes, des jeunes, des étudiants, parfois sous de faux prétextes", a appelé Elias Hazrati, directeur d'Etemad, dans une lettre adressée au secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Shamkhani.

"La liberté de la presse, des élections libres, un environnement politique, social et universitaire libre, la liberté d'expression, étaient des caractéristiques essentielles de la République islamique, que nous perdons une par une", a-t-il regretté.

"Agissez urgemment avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il mis en garde.

"Faites pression sur Irib (la radio-télévision d'Etat, NDLR) pour qu'elle se fasse l'écho d'autres voix", a-t-il encore écrit, estimant que c'était la "faute" des autorités si les Iraniens s'informaient auprès de médias en persan basés à l'étranger, considérés comme "ennemis" par les autorités.

"La seule solution est le dialogue", a-t-il estimé. "Toutes les factions et toutes les générations doivent se parler".

Le régime iranien a accusé ses ennemis, les Etats-Unis et Israël, d'avoir fomenté la contestation.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.