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Allemagne: le gouvernement appelle à suspendre les expulsions vers l'Iran


Jeudi 6 octobre 2022 à 18h02

Berlin, 6 oct 2022 (AFP) — La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a instamment plaidé en faveur d'une suspension au niveau national des expulsions vers l'Iran, secoué par une grande vague de manifestations violemment réprimées.

Des expulsions d'Iraniens déboutés du droit d'asile en Allemagne "sont irresponsables dans la situation actuelle désastreuse pour les Droits humains", a déclaré Mme Faeser dans un entretien paru jeudi au magazine Der Spiegel.

"Un arrêt des expulsions serait un pas juste, que devraient décider le plus rapidement possible les régions", compétentes dans ce domaine selon le système fédéraliste allemand, a-t-elle ajouté.

Jusqu'à présent, seule la Basse-Saxe les a suspendues.

L'Iran est ébranlé par des protestations depuis plus de deux semaines, déclenchées par la mort dans des conditions toujours pas élucidées de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans.

Elle était décédée trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.

Depuis, plusieurs dizaines de manifestants ont été tués par les forces de l'ordre dans différentes villes du pays, selon des Organisations non gouvernementales.

Les autorités iraniennes "répriment des protestations pacifiques avec une violence brutale" alors que des jeunes femmes "se soulèvent avec un courage incroyable contre le règne de la violence et de l'oppression", a insisté Mme Faeser.

"Nous devons ici dans notre pays faire tout ce que nous pouvons pour protéger la courageuse société civile iranienne", a encore dit la ministre social-démocrate du gouvernement d'Olaf Scholz.

L'an passé, le pays a expulsé 28 Iraniens, et 25 sur les six premiers mois de cette année, selon des données du ministère de l'Intérieur.

Selon l'office fédéral allemand pour la migration (Bamf), 2.895 Iraniens ont déposé une demande d'asile en Allemagne de janvier à juillet. Le plus gros des demandes provient de Syriens (près de 30.000) et d'Afghans (près de 20.000).

Et toujours selon l'Office, environ 10.000 Iraniens se trouvent en Allemagne sous le statut d'asile provisoire dit de "tolérance" qui ne leur permet pas en général d'exercer une profession ou encore d'apprendre un métier.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.