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Le président iranien ordonne une enquête sur les violences à Zahedan


Jeudi 6 octobre 2022 à 16h41

Téhéran, 6 oct 2022 (AFP) — Le président iranien Ebrahim Raïssi a ordonné jeudi l'ouverture d'une enquête sur les violences survenues la semaine dernière dans la ville de Zahedan dans le sud-est du pays, qui ont fait une vingtaine de morts dont des officiers selon un bilan officiel.

"Après les récents événements de Zahedan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan, le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi s'est rendu sur place jeudi sur ordre du président, pour une enquête approfondie sur les origines et les causes" des violences du 30 septembre, a indiqué le site de la présidence dans un communiqué.

Selon un dernier bilan rapporté par les médias iraniens, ce jour-là une vingtaine de personnes ont été tuées dont six membres des forces de l'ordre, y compris le chef provincial des Renseignements des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran.

Initialement, les autorités avaient parlé d'affrontements entre forces de l'ordre et des "terroristes" à Zahedan, précisant que trois commissariats avaient été attaqués. Et d'après l'agence iranienne Tasnim, le groupe rebelle sunnite Jaish al-Adl, actif dans la région, a revendiqué une attaque contre un commissariat.

Mais un influent leader de la minorité musulmane sunnite au Sistan-Baloutchistan, le religieux Molavi Abdol Hamid, avait alerté la semaine dernière sur des tensions à Zahedan après une "affaire de viol d'une adolescente par un policier".

Mercredi sur son site, M. Abdol Hamid a rejeté "toute implication de Jaish al-Adl ou de tout autre groupe" dans les violences à Zahedan.

Selon lui, vendredi soir, "un groupe de militaires, à pied et à bord de véhicules, a ouvert le feu sur des gens regroupés autour d'une mosquée, tuant et blessant plusieurs jeunes".

"L'un des jeunes, qui possédait une arme, a riposté pour défendre la mosquée en tirant sur les voitures sans savoir qui étaient les occupants", a-t-il ajouté.

Le religieux a appelé le gouvernement à ouvrir "une enquête impartiale et équitable", après avoir dénoncé "des tirs contre des civils non armés".

Frontalière du Pakistan et de Afghanistan, la province du Sistan-Balouchistan est une région déshéritée et théâtre fréquent d'attentats ou d'accrochages entre forces de l'ordre et groupes armés.

Les violences à Zahedan sont survenues au moment où l'Iran est le théâtre de manifestations depuis le décès le 16 septembre d'une jeune Kurde iranienne de 22 ans après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, contraintes de se couvrir les cheveux en public.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.