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Moscou appelle Ankara à ne pas "déstabiliser" la Syrie avec une incursion


Vendredi 5 août 2022 à 12h13

Moscou, 5 août 2022 (AFP) — Le Kremlin a appelé vendredi Ankara à ne pas "déstabiliser" la Syrie en y menant une nouvelle opération militaire, avant des discussions en Russie entre les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan.

"La Turquie a des inquiétudes légitimes, que nous prenons bien sûr en compte. Mais il est très important de ne permettre aucune action qui pourrait déstabiliser la situation en Syrie", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Cette question "fera bien sûr l'objet de discussions" lors d'une réunion vendredi entre MM. Poutine et Erdogan dans la station balnéaire de Sotchi, dans le sud de la Russie, a ajouté M. Peskov.

Le président turc menace depuis plusieurs mois de déclencher une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie pour repousser des combattants kurdes qualifiés par Ankara de "terroristes".

La Turquie estime que sa sécurité est menacée par la présence à sa frontière de ces combattants des Unités de protection du peuple (YPG), une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe reconnu comme "terroriste" par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Lors d'un sommet à Téhéran le mois dernier, M. Poutine avait déjà dit son opposition à M. Erdogan au sujet d'une nouvelle incursion turque.

La Russie et la Turquie sont deux acteurs internationaux majeurs en Syrie, pays déchiré par une guerre depuis 2011 où elles soutiennent des camps opposés: Moscou appuie le régime de Bachar al-Assad et Ankara soutient des groupes d'opposition.

Cela n'a pas empêché MM. Erdogan et Poutine de coopérer étroitement sur la Syrie ces dernières années, même si des tensions ont parfois lieu.

Lors de leur entretien vendredi, les deux dirigeants vont aussi se parler de l'Ukraine, où Moscou mène depuis février une offensive militaire.

La Turquie a parrainé le mois dernier un accord ayant permis de recommencer à exporter des céréales ukrainiennes qui étaient jusque-là bloquées à cause du conflit. M. Erdogan propose également une médiation pour des pourparlers de paix.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.