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Un jihadiste canadien, voix de l'EI, condamné à perpétuité aux Etats-Unis


Samedi 30 juillet 2022 à 00h14

Washington, 29 juil 2022 (AFP) — Un jihadiste canadien présenté comme un acteur clé de la propagande du groupe Etat islamique (EI), et qui prêtait sa voix à ses vidéos, a été condamné vendredi à la réclusion à perpétuité par la justice américaine.

Mohammed Khalifa, né en Arabie saoudite il y a 39 ans, avait plaidé coupable en décembre de "soutien à une association de malfaiteurs terroriste ayant provoqué la mort".

Selon l'acte d'accusation, il avait quitté le Canada en 2013 pour rejoindre l'EI en Syrie. Il avait rapidement pris du galon au sein du "califat" autoproclamé instauré par le groupe entre 2014 et 2019, à cheval entre l'Irak et la Syrie.

Dès 2014, il était devenu un "membre clé" de la cellule de propagande de l'organisation jihadiste, en raison notamment de sa maîtrise de l'anglais et de l'arabe.

Cette cellule est à l'origine des vidéos d'exécutions d'otages étrangers dont les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, décapités en 2014.

Mohammed Khalifa a personnellement été la "voix off" en anglais de plusieurs vidéos "de propagande de l'EI extrêmement violentes", dont deux intitulées "Flammes de la guerre", la première datant de 2014 et la deuxième de 2017 dans lesquelles on le voit exécuter des soldats syriens, peut-on lire sur ce document.

Il est aussi le narrateur présumé de "vidéos de recrutement" illustrées par des images des attentats de l'organisation en France et en Belgique, pour inciter d'autres candidats au jihad à passer à l'acte.

En 2019, il avait été capturé par les Forces démocratiques syriennes, une coalition dominée par les Kurdes.

Dans un entretien avec la chaîne canadienne CBC depuis sa prison syrienne, Mohammed Khalifa, alias Abou Ridouane al-Kanadi, ne manifestait aucun regret pour ses actes. Il disait vouloir retourner au Canada avec sa femme et leurs trois enfants, mais à condition de ne pas y être jugé.

Mais il avait été confié en 2021 aux autorités américaines et transféré aux Etats-Unis.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.