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Erdogan n'a pas obtenu l'appui de l'Iran ou de la Russie à une offensive en Syrie, selon Damas


Mercredi 20 juillet 2022 à 18h09

Téhéran, 20 juil 2022 (AFP) — Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, en visite en Iran, a affirmé mercredi que le président turc Recep Tayyip Erdogan n'avait pu obtenir le soutien de l'Iran ou de la Russie à une offensive en Syrie qu'il menace de lancer depuis mai.

Il s'exprimait au lendemain d'un sommet tripartite ayant réuni la veille à Téhéran les présidents turc, russe Vladimir Poutine et iranien Ebrahim Raïssi.

La Russie, l'Iran et la Turquie sont des acteurs majeurs dans le conflit déclenché en Syrie en 2011, Téhéran et Moscou soutenant le régime de Bachar al-Assad, et la Turquie appuyant des rebelles.

Lors du sommet de mardi, les objectifs de M. Erdogan "n'ont pas été atteints après des discussions et des points de vue affirmés par les amis iranien et russe", a dit M. Mekdad au cours d'une conférence de presse à Téhéran avec son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian in Tehran.

Lors du sommet de Téhéran mardi, le président Erdogan, qui veut créer une zone tampon de 30 km le long de la frontière syrienne, a affiché sa détermination à lancer "prochainement" une nouvelle opération militaire contre les forces kurdes qui contrôlent la zone.

"Il doit être clair pour tous qu'il n'y a pas de place dans la région pour les mouvements terroristes séparatistes et leurs affidés. Nous poursuivrons prochainement notre lutte contre les organisations terroristes", a prévenu le chef de l'Etat turc, qui considère les combattants kurdes comme "terroristes".

Lors d'un entretien avec le président turc, le guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei avait souligné l'opposition de son pays à une opération turque en Syrie, la jugeant "préjudiciable" pour la région, et appelant à un règlement par le dialogue entre Ankara, Damas, Moscou et Téhéran.

Moscou avait aussi déjà appelé Ankara à s'abstenir d'une telle opération en Syrie.

Dans leur communiqué conjoint à l'issue de leur sommet de mardi, les trois pays soutiennent implicitement Ankara dans sa lutte contre les Kurdes, affichant (leur) "volonté de s'opposer à des ambitions séparatistes qui pourraient saper la souveraineté et l'intégrité de la Syrie" et menacer la sécurité des pays voisins.

Pour le chef de la diplomatie syrienne, toute incursion turque déclencherait un "autre type de conflit" entre les deux pays.

Son homologue iranien a d'autre part affirmé la nécessité d'un retrait des forces américaines déployées dans les régions de Syrie à l'est de l'Euphrate, faisant écho à un appel déjà lancé par l'ayatollah Khamenei mardi lors d'une rencontre avec le président Poutine.

"La présence de forces armées américaines dans l'est de l'Euphrate est un des problèmes de la région", a dit M. Amir-Abdollahian.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.