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Khamenei à Erdogan: une offensive turque en Syrie serait "préjudiciable" pour la région


Mardi 19 juillet 2022 à 13h07

Téhéran, 19 juil 2022 (AFP) — Le guide suprême iranien Ali Khamenei a affirmé au président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite à Téhéran, qu'une éventuelle opération militaire de l'armée turque dans le nord de la Syrie serait "préjudiciable" pour la région.

"Une offensive militaire (contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie, NDLR) sera définitivement préjudiciable pour la Syrie, la Turquie et la région", a-t-il déclaré, selon un communiqué officiel.

Un sommet réunissant les présidents iranien, turc et russe est prévu mardi à Téhéran pour discuter notamment du conflit syrien.

Moscou, Ankara et Téhéran sont trois acteurs majeurs dans la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011, la Russie et l'Iran soutenant le régime de Bachar el-Assad et Ankara appuyant des rebelles. Les trois pays ont lancé en 2017 le processus dit d'Astana, visant officiellement à ramener la paix en Syrie.

M. Erdogan, qui cherche à créer une "zone de sécurité" de 30 kilomètres à la frontière avec la Syrie, espère obtenir le feu vert de l'Iran et la Russie pour une intervention armée dans le nord-ouest du pays.

Une telle attaque "ne conduira pas à l'action politique attendue de la part du gouvernement syrien", a prévenu M. Khamenei, ajoutant que "l'Iran, la Turquie, la Syrie et la Russie doivent régler le problème par le dialogue".

L'armée turque, présente dans des zones du nord du territoire syrien limitrophes de la Turquie, a lancé entre 2016 et 2019 avec l'aide de supplétifs syriens trois opérations d'envergure en Syrie.

Elle veut lancer une nouvelle opération contre deux localités sous contrôle des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde accusée par la Turquie d'être affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) --classé comme terroriste par Ankara.

Le guide suprême iranien a enfin assuré à M. Erdogan que son pays "coopèrera" avec la Turquie dans sa "lutte contre le terrorisme".

"Il faut s'opposer au terrorisme, mais une attaque en Syrie profitera aux terroristes", a dit Ali Khamenei, soulignant que "les terroristes ne se limitent pas à un groupe spécifique".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.