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Adhésion de la Suède à l'Otan : aucun progrès au cours de l'entretien avec sa Première ministre, selon Erdogan


Samedi 25 juin 2022 à 18h22

Istanbul, 25 juin 2022 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé samedi qu'aucun progrès n'avait été enregistré à propos de la volonté de la Suède de rejoindre l'Otan, à l'issue d'une conversation téléphonique avec la Première ministre suédoise Magdalena Andersson.

"La Suède doit prendre des mesures concernant des sujets aussi importants que la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit, appelant de nouveau à des "actions concrètes" répondant aux demandes turques, selon des propos rapportés par la présidence turque.

La Première ministre suédoise a elle qualifié la conversation de "bonne", à trois jours du début d'un sommet de l'Alliance atlantique à Madrid.

"D'accord sur l'importance de faire des progrès en amont du sommet de l'Otan à Madrid la semaine prochaine, où je me réjouis de rencontrer le président Erdogan et d'autres dirigeants alliés", a affirmé Mme Andersson sur Twitter.

Dans une décision historique, la Suède et la Finlande ont demandé mi-mai à adhérer à l'alliance, dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, mais elles se sont heurtées au blocage imprévu de la Turquie.

Cette dernière accuse notamment la Suède d'abriter des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'Ankara considère comme "terroriste".

La Turquie dénonce aussi la présence de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu'elle soupçonne d'avoir orchestré la tentative de coup d'État de juillet 2016.

Elle exige aussi la levée des blocages d'exportations d'armes décidés à son encontre par Stockholm après l'intervention militaire turque dans le nord de la Syrie en octobre 2019, le durcissement de la législation antiterroriste suédoise et l'extradition de plusieurs personnes qu'elle qualifie de "terroristes".

La Suède a été un des premiers pays à classer le PKK en tant qu'"organisation terroriste" dès les années 1980. Mais à l'instar de nombreux autres pays occidentaux, elle a exprimé son soutien aux YPG, alliés du PKK en Syrie qui ont combattu les jihadistes du groupe Etat islamique aux côtés notamment des Etats-Unis.

La cause kurde bénéficie également d'un important soutien dans plusieurs partis suédois, dans un pays où la communauté kurde ou d'origine kurde est estimée à 100.000 personnes.

Un peu plus tôt, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg s'était lui aussi entretenu avec Recep Tayyip Erdogan.

De nouvelles discussions sont prévues la semaine prochaine "à Bruxelles et à Madrid", a affirmé l'ancien Premier ministre norvégien sur Twitter.

La capitale espagnole sera placée sous haute sécurité pour ce sommet, auquel participeront notamment le président américain Joe Biden, son homologue français Emmanuel Macron, ou encore les chefs de gouvernement du Royaume-Uni et de l'Allemagne, Boris Johnson et Olaf Scholz. La réunion court de mardi à jeudi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.