Mercredi 23 mars 2022 à 13h45
Qamichli (Syrie), 23 mars 2022 (AFP) — Trois ans après la défaite territoriale du groupe Etat islamique (EI), les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ont mis en garde la communauté internationale mercredi contre les conséquences de "l'inaction" face aux tentatives d'expansion de l'EI en Syrie et en Irak.
"L'inaction de la communauté internationale, le fait que certains pays ont tourné le dos à ce dossier (...) constitue une opportunité donnée à l'EI pour se renforcer," ont indiqué les FDS dans un communiqué publié mercredi à l'occasion du troisième anniversaire de la défaite du "califat" du groupe ultra-radical.
En première ligne dans le combat contre le groupe jihadiste, les FDS, soutenues par la coalition internationale, ont annoncé le 23 mars 2019 la chute de l'EI en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz dans la province de Deir Ezzor (est).
Fin janvier, le groupe jihadiste a mené une attaque meurtrière -- la plus importante depuis sa défaite -- contre une prison tenue par les FDS dans la région de Hassaké (nord-est). Mais début février, les Etats-Unis ont éliminé l'ancien chef de l'EI lors d'une opération dans le nord-ouest de la Syrie.
"Le groupe jihadiste tente de raviver ses rêves et de contrôler certaines régions en Syrie et en Irak, afin de constituer un danger plus important pour les populations", ajoute le communiqué des FDS précisant que l'EI veut également attirer de nouvelles recrues.
La chute du califat -- autoproclamé en 2014 à cheval sur la Syrie et l'Irak --, a donné lieu à l'arrestation de milliers de jihadistes présumés. Des membres de leur famille parmi lesquels de nombreux étrangers ont été incarcérés dans des camps et y sont retenus avec des déplacés.
Malgré les exhortations répétées des Kurdes, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs ressortissants et n'ont plus répondu aux demandes des autorités kurdes de mettre en place un tribunal international pour les juger.
L'ONG Save the Children a averti mercredi dans un communiqué que le rapatriement des enfants étrangers de jihadistes présumés détenus dans les camps du nord-est de la Syrie allait prendre 30 ans au rythme actuel.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.