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Irak: le bilan du raid aérien turc contre une clinique passe à 8 morts


Mercredi 18 août 2021 à 17h20

Bagdad, 18 août 2021 (AFP) — Le bilan du raid aérien mené mardi par la Turquie contre une clinique du Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak, où était soigné un membre du groupe rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), s'est alourdi mercredi, passant de trois à huit morts, selon les autorités locales.

"Le nombre des martyrs du bombardement turc est de huit: quatre employés de la clinique et quatre combattants de la 80e brigade" de la coalition du Hachd al-Chaabi, a indiqué l'administration de la ville de Sinjar, chef-lieu de la région du même nom où le raid a eu lieu.

Selon une source locale, le raid a été mené "à l'aide de drones".

La 80e brigade du Hachd al-Chaabi, une coalition de groupes armés intégrés à l'Etat irakien, est proche du PKK. Cette brigade est composée de Yazidis, une minorité qui avait été persécutée par le groupe Etat islamique à partir de 2014, et dont Sinjar est le bastion.

Dans cette même région, mais aussi au Kurdistan irakien voisin, le PKK, groupe qualifié de "terroriste" par la Turquie, dispose de bases arrières régulièrement bombardées par Ankara.

Un premier raid turc mené lundi dans la ville de Sinjar avait tué un haut responsable de la 80e brigade.

Un responsable du PKK, membre lui aussi de la minorité yazidie, avait été blessé et transféré dans la clinique frappée mardi. Selon une source locale, il ne figure pas parmi les huit personnes tuées dans le raid.

Les raids turcs suscitent des tensions avec le gouvernement de Bagdad, mais le président turc Recep Tayyip Erdogan répète que son pays entend "s'occuper" du PKK dans ces régions si l'Irak n'est "pas en mesure de le faire".

Dans un communiqué diffusé mercredi après-midi, le conseil irakien de sécurité nationale, présidé par le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, a "condamné les actions militaires unilatérales qui violent les principes de bon voisinage" et "rejeté l'utilisation des terres irakiennes pour régler des comptes", sans toutefois citer la Turquie, le PKK ou même les attaques de ces dernières 48 heures.

Le gouvernement irakien dénonce régulièrement des violations de sa souveraineté et a convoqué à plusieurs reprises l'ambassadeur turc. Mais il marche sur des oeufs dans sa relation avec son voisin qui est l'un de ses principaux partenaires commerciaux.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.