Jeudi 3 juin 2021 à 13h58
Lille, 3 juin 2021 (AFP) — Le président ex-LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, et la maire de Calais, Natacha Bouchart, ont demandé au ministre de l'Intérieur le démantèlement d'un "nouveau campement de migrants" au sud-est de Calais, pour éviter la "reconstitution d'une jungle", ont-ils indiqué jeudi.
"Nous tenons à vous alerter sur la reconstitution d'un campement de migrants" sur l'ancienne friche Magnesia à Calais, écrivent la maire et Xavier Bertrand, candidat à sa réélection et en piste pour la présidentielle, dans un courrier mercredi à Gérald Darmanin, consulté par l'AFP.
Ils pointent "des rixes impliquant une trentaine de personnes" survenues dans la nuit de mardi à mercredi dans ce campement, suscitant l'intervention d'une "cinquantaine de policiers et CRS".
"Afin d'éviter la reconstitution d'une jungle dans le Calaisis" ils demandent l'évacuation "immédiate" du site. Démantelé en 2016, le bidonville baptisé "Jungle de Calais" avait accueilli jusqu'à 9.000 migrants.
"C'est une friche privée, squattée depuis cet hiver, qui ne cesse de grossir, avec aujourd'hui plus de 500 migrants et pour laquelle un permis d'aménager a été délivré. J'en ai demandé l'évacuation urgente, parce qu'il y a des personnes violentes, qui se font la guerre (...) et que les aménageurs veulent retrouver l'emprise" du lieu, a affirmé la maire à l'AFP.
"On ne s'est pas battu avec Natacha Bouchart pour le démantèlement de la jungle de Calais (...) pour laisser se reconstituer cela", a pour sa part déclaré M. Bertrand sur RTL.
"Ce lieu s'est constitué petit à petit" au fil d'expulsions "d'importants campements en juillet 2020, puis d'autres", les autorités "depuis des mois ne font que déplacer le problème", a réagi François Guennoc, de l'association l'Auberge des migrants, qui intervient sur le terrain.
"Environ 1.500 personnes se trouvent actuellement à Calais" dont "800 dans ce camp", a-t-il estimé, relevant une croissance du nombre de migrants dans le Calaisis.
Elle peut s'expliquer par "le retour du beau temps" et "le succès des traversées de la Manche", des "centaines de personnes ayant réussi à passer" au Royaume-Uni sur des petites embarcations depuis le week-end dernier, a-t-il observé.
Relevant que les rixes étaient récurrentes dans les campements, du fait "des difficiles conditions de vie et conflits générés par les passeurs", il a jugé "scandaleux que Xavier Bertrand profite de ce type d'évènements pour faire sa publicité, (...) dans une surenchère sécuritaire, alors que la sécurité n'est pas une compétence régionale".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.