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Syrie: quatre morts dans des manifestations à Minbej


Mercredi 2 juin 2021 à 11h28

Beyrouth, 2 juin 2021 (AFP) — Quatre personnes ont été tuées par des tirs de la police kurde locale à Minbej et ses environs, une ville du nord de la Syrie qui a connu deux jours de heurts et de manifestations de protesation contre la conscription obligatoire, a rapporté mercredi une ONG.

Le conseil militaire de Minbej, affilié à l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), a rapporté mardi soir dans un communiqué "des morts et des blessés" sans plus de détails, alors que des heurts ont secoué lundi et mardi la ville et des villages environnants dans le nord de la Syrie.

Ces affrontements, dans une région majoritairement arabe mais avec une présence kurde, illustrent les limites de l'administration semi-autonome kurde face au mécontentement populaire attisé par les difficultés économiques.

Mercredi, des représentants du Conseil, de la police kurde des Assayech et des figures tribales locales étaient réunies pour rétablir le calme, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Quatre manifestants ont été tués en 48 heures par des tirs des forces de sécurité (...) durant des manifestations organisées contre la conscription obligatoire", a indiqué mercredi l'Observatoire.

La conscription dure environ un an et vient grossir les rangs d'une unité sous les ordres des FDS, a expliqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.

Lundi, une personne a été tuée près de Minbej par des tirs de la police kurde durant une manifestation dénonçant la conscription, a-t-il précisé. Le lendemain la mobilisation a grossi, des manifestants ont bloqué des routes et attaqué un barrage de contrôle et trois personnes ont été tuées, selon la même source.

Prônant le "dialogue", le Conseil militaire de Minbej a dénoncé des "attaques" contre des locaux des forces de l'ordre, pointant du doigt des acteurs étrangers et locaux cherchant à "pousser la région vers le chaos".

"Ces instances prennent pour prétexte l'enrôlement dans l'auto-défense (la conscription), mais ce devoir est en vigueur depuis sept ans sans aucun problème", a justifié le Conseil.

Les FDS, fer de lance de la lutte antijihadistes soutenues par les Occidentaux, contrôlent aujourd'hui de vastes pans de territoires dans l'Est et le Nord-Est de la Syrie.

Mi-mai, des manifestations contre une hausse des prix du carburant ont secoué des régions kurdes et l'Observatoire avait fait état de deux morts dans de violentes échauffourées, avant que les autorités kurdes ne fassent marche arrière sur l'augmentation.

Depuis fin 2019, des soldats du régime syrien sont stationnés à Minbej, à l'issu d'un accord entre le pouvoir de Damas et les Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.