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Syrie: 34 orphelins de parents affiliés à l'EI remis à la Russie par les Kurdes


Dimanche 18 avril 2021 à 18h09

Qamichli (Syrie), 18 avr 2021 (AFP) — Les autorités kurdes dans le nord-est de la Syrie ont remis dimanche à une délégation russe 34 orphelins ayant perdu leurs parents affiliés au groupe jihadiste Etat islamique (EI), a constaté un correspondant de l'AFP.

Après avoir proclamé en mars 2019 la chute du "califat" de l'EI en Syrie, les Kurdes réclament le rapatriement des milliers de femmes étrangères et d'enfants de jihadistes qu'ils retiennent dans des camps surpeuplés.

Dimanche, 34 enfants ont été remis à une délégation russe conduite par l'envoyée du président russe Vladimir Poutine pour les droits des enfants, Anna Kouznetsova, a constaté le correspondant de l'AFP à Qamichli (nord-est).

Il s'agit "d'orphelins russes (issus) des familles de l'organisation terroriste Daech", a indiqué dans un communiqué le département des Affaires étrangères de l'administration semi-autonome kurde, utilisant un acronyme en arabe de l'EI.

Les enfants ont entre 3 et 14 ans, a précisé à l'AFP un responsable du département, Fener Al-Kaït, ajoutant qu'à ce jour, la Russie avait rapatrié au moins 169 mineurs.

"Il reste d'autres enfants, nous allons coopérer pour les remettre (aux autorités russes) par vagues successives, dans un futur proche", a souligné M. Kaït, en marge d'une conférence organisée pour la remise des enfants à la délégation.

La Russie a été l'une des premières puissances étrangères à organiser des retours de Syrie mais aussi d'Irak.

Face aux exhortations répétées des Kurdes, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité de mineurs, dont des orphelins.

"Le danger de l'EI ça reste les milliers de détenus et les milliers de familles dans les camps (...), qui gardent l'idéologie extrémiste", ont récemment averti les forces kurdes, déplorant "le manque d'action sur la scène internationale pour résoudre ce dossier".

En février, un rapport onusien rapportait "des cas de radicalisation, de formation, de collecte de fonds" dans le camp d'Al-Hol, précisant qu'environ 10.000 femmes et enfants étrangers vivaient dans cette cité de tentes au sein d'une annexe qui leur est réservée.

"Certains mineurs seraient endoctrinés et préparés pour devenir de futurs combattants" de l'EI, ajoutait le rapport.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011, s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et une multiplication des factions armées et de groupes jihadistes. Le conflit a fait plus de 388.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.