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Syrie: opération sécuritaire antijihadiste à Al-Hol, des dizaines d'arrestations


Dimanche 28 mars 2021 à 12h24

Beyrouth, 28 mars 2021 (AFP) — Les forces kurdes en Syrie ont lancé dimanche une opération de sécurité dans le camp de déplacés d'Al-Hol, secoué récemment par des meurtres en série, a indiqué une ONG, rapportant des dizaines d'interpellations parmi des résidents soupçonnés d'appartenance au groupe Etat islamique (EI).

Deux responsables médias des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont confirmé l'opération, l'un assurant qu'elle devait durer une dizaine de jours au moins, l'autre qu'elle se déroulait en coopération avec la coalition internationale anti-EI.

Le vaste camp dans le nord-est du pays en guerre est devenu une véritable cité de tentes accueillant près de 62.000 personnes, dont 93% de femmes et d'enfants selon l'ONU, qui a maintes fois mis en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire.

Au moins 40 personnes y ont été tuées depuis le début de l'année, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Al-Hol accueille des familles syriennes, irakiennes, mais aussi des étrangères d'Europe ou d'Asie avec leurs enfants.

Dimanche à l'aube, les forces kurdes ont lancé "une importante opération sécuritaire (...) contre l'organisation Etat islamique" dans le camp et le village attenant, où des opérations de ratissage ont été menées, a indiqué l'OSDH.

L'opération est conduite notamment avec la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) et la police locale, a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, assurant qu'un couvre-feu a été instauré.

"Plus d'une trentaine de femmes et d'hommes ont été interpellés", a-t-il indiqué. "Les arrestations se poursuivent", a-t-il dit.

Les interpellés parmi les familles syriennes ou les étrangères sont "soupçonnés de soutenir l'EI", a indiqué M. Abdel Rahmane.

Le camp a été secoué par plusieurs incidents impliquant parfois des partisans de l'EI, dont des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG.

Les responsables kurdes pointent du doigt des cellules de l'EI pour les meurtres, mais une source humanitaire avait aussi évoqué des tensions tribales.

Fer de lance de la lutte anti-EI en Syrie, les FDS soutenues par Washington avaient annoncé le 23 mars 2019 la chute du "califat" de l'EI, avec la conquête de l'ultime bastion jihadiste de Baghouz au terme de batailles meurtrières et dévastatrices.

Mais deux ans plus tard le groupe jihadiste lance encore des attaques meurtrières dans le vaste désert syrien, visant les forces kurdes comme l'armée du régime de Bachar al-Assad.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.