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Erdogan exhorte Bagdad à agir contre le PKK, un "ennemi commun"


Jeudi 17 decembre 2020 à 17h19

Ankara, 17 déc 2020 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé jeudi l'Irak à intensifier le combat sur son territoire contre les miliciens kurdes du PKK, lors d'une visite à Ankara du Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi.

La Turquie mène régulièrement des raids aériens contre les bases arrières du PKK dans les zones montagneuses du nord de l'Irak, où il a aménagé des camps d'entraînement et des caches d'armes. Des forces spéciales mènent parfois des incursions d'ampleur limitée.

Les opérations turques, dont la dernière en date a eu lieu en juin, suscitent des tensions avec le gouvernement irakien, mais M. Erdogan répété à l'envi que son pays entend "s'occuper" du PKK dans le nord de l'Irak si Bagdad n'était "pas en mesure de le faire".

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui dispose de bases arrière dans le nord de l'Irak, livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc qui a fait plus de 40.000 morts. Il est classé comme un groupe "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

"Nous sommes convenus de poursuivre le combat contre nos ennemis communs", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara aux côtés de M. Kazimi, citant notamment le PKK mais aussi le groupe Etat islamique (EI).

"Notre région ne connaîtra pas la paix tant que le terrorisme n'est pas écrasé. Notre combat se poursuivra jusqu'à l'éradication des gangs terroristes", a-t-il ajouté.

M. Kazimi, qui effectuait sa première visite à Ankara depuis sa prise de fonctions en mai, a pour sa part affirmé que Bagdad "condamne toute action portant atteinte à la Turquie ou partant du territoire irakien pour attaquer la Turquie".

"Il ne sera permis à aucun groupe d'utiliser le territoire de l'Irak pour menacer ses voisins", a-t-il affirmé. "Nous collaborons avec la Turquie pour faire face à ces groupes, qu'il s'agisse de l'EI ou toute autre organisation menaçant la sécurité régionale".

"Nous avons récemment pris des mesures importantes dans ce sens à Sinjar (nord de l'Irak) et nous avons aussi empêché ces groupes de pénétrer en Irak à travers la frontière avec la Syrie", a-t-il ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.