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Le Conseil de l'Europe "exhorte" Ankara à autoriser les visites à Öcalan et ses codétenus


Mercredi 5 août 2020 à 01h06

Strasbourg, 4 août 2020 (AFP) — Le Conseil de l'Europe "exhorte" les autorités turques à autoriser les visites des familles et des avocats des détenus de l'île-prison d'Imrali (nord-ouest de la Turquie) parmi lesquels le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, dans un rapport publié mercredi.

Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil appelle Ankara "à prendre les mesures nécessaires pour garantir que tous les détenus de la prison d'Imrali puissent effectivement, s'ils le souhaitent, recevoir la visite de leurs parents et avocats".

Le Comité exhorte également une nouvelle fois la Turquie "à procéder à une révision complète du régime de détention appliqué aux détenus condamnés à la réclusion à perpétuité aggravée" et à réviser sa législation en ce sens.

Dans son rapport, le CPT "se félicite" toutefois que le 2 mai 2019, Abdullah Öcalan ait "obtenu la première visite de deux de ses avocats depuis juillet 2011", précisant que, selon les autorités turques, "des visites d'avocats ont également eu lieu les 22 mai, 12 juin, 18 juin et 7 août 2019". Mais il déplore que depuis lors, "toutes les demandes (...) aient apparemment été rejetées".

Outre le leader du PKK, la prison de haute sécurité d'Imrali abrite trois autres prisonniers qui, selon le CPT, ont "indiqué être traités correctement par le personnel" pénitentiaire.

Le service de santé de la prison a laissé "une fois de plus, une impression favorable" à la délégation du CPT qui s'est rendue du 6 au 17 mai 2019 en Turquie, le Comité estimant que "les conditions matérielles de détention sont restées globalement satisfaisantes pour tous les détenus" d'Imrali.

Toujours selon le rapport, la délégation qui s'était également rendue dans de nombreuses autres prisons, commissariats de police et casernes de gendarmerie à travers le pays a en revanche "enregistré un nombre considérable d'allégations de recours excessif à la force et/ou de mauvais traitements physiques par des policiers et des gendarmes".

Parmi de nombreuses autres recommandations, le CPT "réitère" ainsi son souhait qu'un "message clair et ferme de +tolérance zéro+ des mauvais traitements soit adressé à tous les responsables de l'application des lois par le plus haut niveau politique, à savoir le Président de la République" turc.

Figure de la rébellion kurde en Turquie, Abdullah Öcalan, 72 ans, a été capturé le 15 février 1999, puis condamné à mort le 29 juin 1999 pour trahison et tentative de diviser le pays. Sa condamnation a toutefois été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité après l'abolition de la peine de mort.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.