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Syrie: 35 orphelins de l'EI remis à la Russie par les Kurdes


Jeudi 6 février 2020 à 16h12

Qamichli (Syrie), 6 fév 2020 (AFP) — Les autorités kurdes dans le nord-est de la Syrie ont remis jeudi à une délégation russe 35 orphelins ayant perdu leurs parents affiliés au groupe jihadiste Etat islamique (EI), a constaté un correspondant de l'AFP.

Les enfants, des filles et des garçons âgés de quatre à 16 ans selon une responsable locale kurde, ont été remis à la délégation russe en présence de journalistes dans la ville de Qamichli.

Après avoir proclamé en mars 2019 l'éradication du "califat" de l'EI en Syrie, les Kurdes continuent de réclamer un rapatriement des femmes et des enfants de jihadistes.

Les enfants russes en cours de rapatriement jeudi se trouvaient dans le camp d'Al-Hol, tenu par les Kurdes et qui accueille près de 68.000 personnes, dont des milliers d'étrangers qui sont des proches de jihadistes de l'EI.

La délégation conduite par l'envoyée du président russe pour les droits des enfants, Anna Kouznetsova, était accompagnée par des militaires russes et une équipe médicale qui a ausculté les enfants, avant leur montée dans un bus pour rejoindre l'aéroport de Qamichli et rentrer en Russie.

Mme Kouznetsova a salué la "coopération" avec les autorités kurdes en s'engageant à poursuivre les rapatriements.

"Je suis sûre qu'en oeuvrant de la sorte nous pouvons accomplir notre mission et tous les enfants russes rentreront à la maison", a-t-elle affirmé.

Le responsable des affaires étrangères pour les autorités kurdes, Abdel Karim Omar, a expliqué que les enfants avaient été soumis à un test ADN pour vérifier leur identité.

Les Kurdes affirment retenir environ 12.000 étrangers, 4.000 femmes et 8.000 enfants, dans trois camps de déplacés du nord-est, la grande majorité dans celui d'Al-Hol.

La Russie a été l'une des premières puissances étrangères à organiser des retours de Syrie mais aussi d'Irak. En mars 2019, trois orphelins en bas-âge originaires d'Ossétie du nord avaient été remis par les autorités kurdes à des représentantes russes.

La France, ainsi que d'autres pays occidentaux dont la Belgique, l'Allemagne et l'Autriche, rechignent à accueillir les jihadistes et leurs proches, rapatriant uniquement au compte-goutte des enfants, souvent orphelins.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.