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Syrie: les Kurdes libèrent des dizaines d'hommes affiliés à l'EI (responsable)


Mardi 7 janvier 2020 à 15h55

Qamichli (Syrie), 7 jan 2020 (AFP) — Plusieurs dizaines de Syriens affiliés au groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont remis en liberté par les autorités semi-autonomes kurdes en Syrie, a annoncé mardi un responsable, rapportant la sortie d'une trentaine d'entre eux après une médiation de chefs tribaux.

Les forces kurdes, qui ont proclamé en mars 2019 la défaite du "califat" de l'EI, détiennent plusieurs milliers de jihadistes, dont des Occidentaux, interpellés au fil des batailles menées avec le soutien de Washington contre l'organisation radicale.

Les libérations interviennent après une requête et des "garanties" apportées par des chefs tribaux syriens, a expliqué à l'AFP un porte-parole des autorités kurdes, Kamal Akef.

Une liste de 300 personnes a été présentée aux autorités kurdes, qui étudient chacun des cas avant de décider de toute remise en liberté, a-t-il ajouté.

"Plus de 30 personnes ont été libérées le 5 janvier, et dans les jours à venir d'autres seront remis en liberté, en plusieurs fois", a indiqué M. Akef, précisant que ces détenus sont originaires de la province de Deir Ezzor (est) ou encore Raqa (nord).

"Ils ne sont pas jugés, ils ont juste fait l'objet d'une enquête", a souligné M. Akef.

"Ceux qui ont été libérés n'ont pas de sang sur les mains et ne sont pas accusés de crimes", a-t-il souligné, assurant que certains ont pu rallier l'EI parce qu'ils ont été contraints de le faire par les jihadistes ou pour sécuriser un gagne-pain.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), des combattants kurdes et arabes soutenus par Washington et une coalition internationale, ont conquis en mars 2019 l'ultime bastion jihadiste de Baghouz dans l'est syrien.

Début mars 2019, près de 300 Syriens accusés d'appartenance à l'EI avaient été libérés, selon l'administration semi-autonome kurde. Leur sortie intervenait après une requête de chefs tribaux et de figures locales.

Les autorités kurdes ont aussi lancé des initiatives similaires pour faire sortir des familles syriennes des camps de déplacés surpeuplés, où s'entassent dans des conditions difficiles des civils ayant fui les combats ou des proches de jihadistes.

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 avec la répression de manifestations prodémocratie par Damas, s'est transformé en une guerre complexe impliquant des groupes jihadistes et des puissances étrangères.

Il a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.