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Les Kurdes syriens devraient résister à "l'agression" turque, selon le PKK


Mardi 29 octobre 2019 à 20h49

Bagdad, 29 oct 2019 (AFP) — Les Kurdes syriens devraient "défendre leur terre contre l'agression" de la Turquie, a estimé dans un entretien diffusé mardi un porte-parole du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection depuis des décennies contre l'Etat turc.

Zagros Hiwa, porte-parole du PKK dans le nord de l'Irak, a déclaré à la BBC que les milices kurdes syriennes avaient le droit de continuer à combattre "jusqu'à ce que l'Etat turc (...) soit chassé de Syrie".

Ankara avait déclenché le 9 octobre une offensive dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle veut chasser de sa frontière syrienne. L'opération s'est interrompue après des accords avec la Russie et les Etats-Unis assurant le retrait des forces kurdes.

Le PKK, considéré comme un groupe "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, mène une insurrection armée contre l'Etat turc depuis 1984. Il dispose de bases arrières dans la région montagneuse de Qandil, dans le Kurdistan iranien.

La Turquie considère les YPG comme une extension du PKK, et donc également comme une organisation "terroriste".

Zagros Hiwa a insisté sur le fait que les forces kurdes syriennes et le PKK n'étaient "pas associés". "Nous n'avons jamais utilisé (...) le nord-est de la Syrie pour mener des attaques contre l'Etat turc", a-t-il assuré.

Les deux groupes ont collaboré lors d'opérations contre le groupe jihadiste Etat islamique, également appelé Daesh, a-t-il dit. "Le seul soutien que nous avons apporté aux Kurdes syriens a été pour leur défense contre les attaques de Daesh", selon lui.

Interrogé sur le fait de savoir si les actions du PKK avaient entraîné la mort de civils, M. Hiwa a répondu: "Nous avons défendu notre peuple, nous avons défendu les droits des Kurdes contre les politiques de déni de l'Etat turc".

Il a décrit la guerre dans le nord-est de la Syrie comme "une guerre de survie pour les Kurdes".

La Russie a déclaré mardi que les forces kurdes avaient achevé leur retrait des zones situées près de la frontière turque, comme prévu dans l'accord noué entre la Russie et la Turquie la semaine dernière.

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a indiqué que des patrouilles conjointes de militaires turcs et russes pour vérifier le retrait kurde allaient commencer "bientôt", selon des médias locaux.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.