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Nord de la Syrie: l'Allemagne critique vis à vis de l'accord russo-turc


Mercredi 23 octobre 2019 à 17h32

Berlin, 23 oct 2019 (AFP) — Le gouvernement allemand a critiqué mercredi l'accord russo-turc destiné à faire partir les combattants kurdes du Nord de la Syrie, prônant une solution internationale impliquant aussi l'Europe pour régler le conflit.

"Il est important que l'action internationale pour régler cette crise ne se limite pas à la Turquie et la Russie", a déclaré Steffen Seibert, porte-parole d'Angela Merkel lors d'une conférence régulière à Berlin.

"L'Europe doit s'occuper des événements actuels qui se déroulent à la frontière de notre continent, car ce sont des questions qui affectent directement de nombreux Etats de l'UE", a-t-il insisté.

La ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a elle salué le maintien du cessez-le-feu prévu dans l'accord, tout en le jugeant globalement hautement insuffisant.

"Nous sommes toujours confrontés au fait qu'un pays, la Turquie, notre partenaire de l'OTAN, (...) a annexé un territoire en violation du droit international, que des populations sont expulsées, et nous ne pouvons pas laisser les choses en état", a-t-elle martelé avant son départ pour Bruxelles à la réunion des ministres de la Défense de l'OTAN qui a lieu jeudi.

La ministre conservatrice a réitéré sa récente proposition de créer, sous l'égide de l'ONU, une zone de protection internationale dans le nord de la Syrie.

"Je vais profiter demain de l'occasion (de la réunion) pour mener des discussions à ce sujet avec mes collègues des ministères de la défense européens et d'autres pays de l'OTAN et voir si cet objectif est réalisable", a-t-elle ajouté.

Ce projet, dévoilé lundi par la ministre et soutenu par Angela Merkel, suscite toutefois des réserves parmi les partenaires de l'Allemagne et au sein même du gouvernement fédéral.

L'initiative allemande n'a pas été prise en compte mardi soir par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan.

Les deux dirigeants ont convenu d'un retrait des forces kurdes du nord-est de la Syrie, avec prise de contrôle en commun de la majeure partie de cette zone où Ankara et combattants kurdes s'affrontent.

Aucune implication internationale, au-delà de la Russie, de la Turquie et de la Syrie, n'est à ce stade envisagée.

L'offensive turque avait commencé à la suite de l'annonce du retrait militaire des Etats-Unis du Nord-Est syrien, dénoncé par de nombreux élus démocrates comme républicains comme un abandon des Kurdes, alliés de Washington dans la lutte contre l'EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.