Mercredi 16 octobre 2019 à 11h02
Istanbul, 16 oct 2019 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué qu'il n'arrivait "plus à suivre" les déclarations changeantes sur Twitter de son homologue américain Donald Trump sur la position américaine en Syrie, selon des propos rapportés par la presse mercredi.
"Lorsque nous regardons les déclarations publiées par M. Trump sur Twitter, nous en sommes arrivés au point où nous n'arrivons plus à suivre ces tweets", a déclaré M. Erdogan à des journalistes à bord de l'avion le ramenant d'un déplacement en Azerbaïdjan.
La Turquie mène depuis une semaine une offensive dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), alliée des Occidentaux dans la lutte antijihadiste, mais considérée comme "terroriste" par Ankara.
Avant le déclenchement de l'opération, le président américain avait semblé donner son feu vert en annonçant le retrait de militaires américains stationnés dans la zone concernée.
Mais accusé, y compris au sein de son propre camp, d'avoir "lâché les Kurdes" ayant combattu les jihadistes de l'EI, M. Trump a ensuite multiplié les tweets menaçants à l'endroit de la Turquie, évoquant des sanctions capables d'"anéantir l'économie" d'Ankara.
Soufflant le chaud et le froid sur Twitter, il a déclaré que les combattants kurdes n'avaient "pas aidé" les Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et le débarquement en Normandie, tout en affirmant qu'il les "aimait beaucoup".
"Nous n'arrivons plus à (suivre)", a répété M. Erdogan, cité par le quotidien turc Hürriyet.
Le chef de l'Etat turc a également rapporté qu'il avait prodigué des conseils sur la relation aux médias à son impétueux homologue américain lors d'un entretien téléphonique cette semaine.
"Je lui ai dit : +Il vous arrive de vous mettre très en colère contre les médias. Vous êtes sous leur influence. N'y prêtez pas attention, vous êtes un leader fort. Cela ne sied pas aux dirigeants forts", a déclaré M. Erdogan.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.