Page Précédente

Syrie: la France doit poser la question de l'appartenance de la Turquie à l'Otan (Morin)


Mardi 15 octobre 2019 à 11h52

Paris, 15 oct 2019 (AFP) — La France doit poser la question de "la présence de la Turquie au sein de l'Alliance atlantique", a estimé mardi Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, après l'offensive turque contre des combattants kurdes dans le nord de la Syrie.

"Est-ce que l'Alliance atlantique (autre nom de l'Otan), c'est simplement une alliance militaire ? Non, c'est aussi une alliance qui repose sur une communauté de valeurs", a ajouté M. Morin sur LCI. "J'aimerais que la France et la communauté internationale posent ces questions".

"La France doit être extrêmement ferme, rappeler les principes qui sont les nôtres", a estimé M. Morin.

"La position américaine est absolument abjecte", a jugé l'ex-ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et aujourd'hui président de la région Normandie et du parti Les Centristes. "Trump a du sang sur les mains", a-t-il condamné, le président américain ayant dans un premier temps soutenu l'idée d'une intervention turque en Syrie.

"On a utilisé les Kurdes face à Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) et aujourd'hui on les abandonne", a regretté M. Morin. La milice kurde syrienne attaquée par la Turquie, les Unités de protection du peuple (YPG), est alliée des Occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

"L'Union européenne ne doit pas se poser la question de ce que font les Etats-Unis. L'Union européenne et la France doivent d'abord se demander +Qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter un massacre d'ores et déjà inscrit ?+", a-t-il ajouté.

Hervé Morin a également espéré des sanctions contre l'équipe turque de football de la part de l'UEFA, l'union européenne de football, après que des joueurs turcs ont fait des saluts militaires durant la rencontre France-Turquie, lundi soir. Si l'UEFA ne faisait rien, elle se rendrait coupable "de faiblesse, de laisser-aller", a réagi M. Morin.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.