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Syrie: Damas envoie des troupes dans le Nord face à l'offensive turque (média d'Etat)


Dimanche 13 octobre 2019 à 19h55

Damas, 13 oct 2019 (AFP) — L'armée syrienne va envoyer des troupes dans le nord du pays pour "affronter l'agression" de la Turquie, qui y mène depuis cinq jours une offensive contre une milice kurde, a annoncé dimanche l'agence de presse étatique Sana.

L'agence ne donne pas plus de détails sur la mobilisation de l'armée syrienne qui, par le passé, s'était déployée dans certains secteurs kurdes pour éviter une offensive turque.

"Des unités de l'armée arabe syrienne en route pour le Nord pour affronter l'agression turque sur le territoire syrien", indique Sana sur son site Internet.

Un responsable kurde s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a rapporté des "négociations" entre l'administration semi-autonome kurde et le gouvernement syrien.

"Toutes les options sont étudiées face à l'offensive de la Turquie, le gouvernement (de Damas) doit prendre ses responsabilités pour affronter l'agression", a précisé le responsable.

Depuis mercredi la Turquie et des supplétifs syriens mènent dans le nord de la Syrie une offensive pour éloigner de la frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG).

Fin 2018, alors qu'Ankara avait déjà menacé de lancer une opération contre les forces kurdes en Syrie, les YPG avaient appelé l'armée à se déployer dans les environs de la ville de Minbej (nord), en annonçant leur propre retrait du secteur.

L'armée s'était effectivement déployée aux environs de la ville, sans toutefois y entrer.

Longtemps marginalisés et victimes de discriminations de la part des autorités centrales de Damas, les Kurdes ont instauré une autonomie de facto dans le nord du pays, à la faveur du conflit déclenché en 2011.

Damas refuse cette autonomie et, par le passé, le pouvoir est même allé jusqu'à qualifier de "traîtres" les combattants de la minorité pour leur alliance avec Washington dans le cadre de la lutte antijihadiste.

Craignant une offensive turque, les Kurdes avaient déjà amorcé l'an dernier des pourparlers avec Damas sur l'avenir de leurs régions, mais ces négociations sont restées sans suite.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.