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Syrie: face à une possible offensive turque, nouvel appel au rapatriement de jihadistes français


Mercredi 9 octobre 2019 à 15h18

Paris, 9 oct 2019 (AFP) — Des familles de jihadistes français retenus en Syrie appellent l'Etat à les rapatrier, craignant que la possible offensive turque dans le nord-est syrien n'expose les enfants à de "nouvelles horreurs".

"Les enfants français innocents prisonniers des camps du nord-est de la Syrie ont déjà suffisamment souffert", écrit le comité Familles Unies. "Ils ont vécu les bombardements, les deuils, les maladies, les traumatismes, la vie épouvantable dans les camps... Ils ne doivent pas de nouveau être exposés aux horreurs de la guerre. Le gouvernement doit prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour les rapatrier".

Les camps dans lesquels sont retenus les femmes françaises ayant rejoint le groupe État islamique, et leurs enfants, se trouvent dans le nord-est de la Syrie, non loin de la zone menacée par une possible offensive turque contre les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) en Syrie.

Une menace qui a pris corps dimanche soir après l'annonce par Donald Trump que les militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie seraient retirés en vue d'une opération turque.

"L'offensive turque risque d'être un puissant facteur de déstabilisation supplémentaire de la région", écrit le collectif dans son communiqué.

Selon les familles, "entre 200 et 300 enfants français sont prisonniers avec leurs mères dans des conditions épouvantables dans les camps" tenus par les Kurdes, salués par les alliés occidentaux pour leur rôle dans la récente défaite militaire de l'EI en Syrie et en Irak. Ankara les considère, à l'inverse, comme un groupe terroriste.

Une éventuelle reprise des hostilités risque "d'interrompre l'aide humanitaire qui arrive déjà au compte-goutte et aggraver les conditions de vie déjà calamiteuses des enfants et de leurs mères", dans les camps, insistent les familles.

Le collectif appelle également à rapatrier les adultes "en France pour y être jugés".

La France se refuse depuis des mois à un rapatriement général de ses citoyens retenus en Syrie en plaidant pour un retour des enfants au cas par cas.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.