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Syrie: les Kurdes remettent à l'Allemagne quatre enfants de familles de jihadistes (responsable)


Lundi 19 août 2019 à 14h20

Poste-frontière de Simalka (Syrie), 19 août 2019 ( — Les autorités semi-autonomes kurdes en Syrie ont remis lundi à l'Allemagne quatre orphelins de familles de combattants du groupe Etat islamique (EI), dans une première initiative de ce genre entre les kurdes syriens et Berlin.

"L'administration semi-autonome a remis quatre enfants orphelins à une délégation du gouvernement allemand", a indiqué à l'AFP Fanar Kaeet, un responsable des Affaires étrangères au sein de l'administration kurde, lors d'une conférence de presse au poste de Simalka, situé entre la Syrie et le kurdistan irakien.

C'est la "première fois" que les autorités kurdes remettent à Berlin des membres de familles de jihadistes allemands, a-t-il ajouté.

Trois des quatre enfants sont orphelins des deux parents, tandis que le dernier, un nouveau-né dont la mère "est encore en vie", a été remis en raison de "son état de santé critique", a indiqué M. Kaeet.

Il s'agit de trois filles, dont deux soeurs, et un garçon, tous âgés de moins de dix ans, selon les autorités kurdes.

Un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que les quatre enfants avaient quitté la Syrie.

Ils ont été accueillis à la frontière syro-irakienne par une équipe du consulat allemand à Erbil, et seront remis à des membres de leurs familles en Allemagne, a-t-il précisé.

Depuis la chute en mars du "califat" de l'organisation Etat islamique (EI), la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des jihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak.

Quelque 12.000 étrangers venant de 30 à 40 pays - 4.000 femmes et 8.000 enfants - sont parqués principalement dans le camp d'Al-Hol administré par les autorités kurdes qui réclament leur rapatriement dans leur pays d'origine.

Jusque-là, des rapatriements ont eu lieu au compte-goutte face à la réticence des pays étrangers, notamment occidentaux, d'accueillir des personnes affiliées à l'EI.

En juin, six orphelins belges de familles de jihadistes ont ainsi été remis à Bruxelles, une première pour la Belgique.

Quelques jours plus tôt, 12 enfants de jihadistes français, dont dix orphelins, avaient été rapatriés par les autorités françaises.

Paris avait déjà rapatrié cinq orphelins en mars.

Ces derniers mois, d'autres pays, comme l'Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Kosovo ont rapatrié plusieurs dizaines de leurs ressortissants.

Plusieurs ONG décrient régulièrement les conditions de vie dans les camps du nord-est de la Syrie.

En juillet, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a qualifié la situation d'"apocalyptique" dans ces camps, demandant aux Etats de rapatrier les femmes et enfants de jihadistes étrangers.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.