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Syrie: Ankara appelle Washington à couper les ponts avec une milice kurde


Lundi 5 août 2019 à 12h02

Istanbul, 5 août 2019 (AFP) — La Turquie a renouvelé lundi son appel aux Etats-Unis pour qu'ils cessent de soutenir une milice kurde dans le nord de la Syrie, au moment où Washington s'efforce d'empêcher une offensive d'Ankara contre celle-ci.

"Nous attendons des Etats-Unis qu'ils répondent positivement à notre appel de cesser leur coopération" avec les Unités de protection du peuple (YPG), un groupe de combattants kurdes, a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence à Ankara.

La Turquie considère les YPG comme un "groupe terroriste" qui menace sa sécurité nationale, mais les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, comme la France, ont soutenu ces combattants kurdes contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Les déclarations de M. Cavusoglu sont intervenues alors que des responsables turcs et américains s'entretenaient au même moment à Ankara de l'éventuelle création d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie visant à séparer la frontière turque de certaines positions des YPG.

Ces derniers jours, la Turquie a plusieurs fois affirmé que si les propositions américaines n'étaient pas "satisfaisantes", elle lancerait une opération en Syrie pour mettre en place cette "zone de sécurité" de façon unilatérale.

Dimanche, le président Recep Tayyip Erdogan a ainsi menacé de lancer une offensive contre les positions des YPG à l'est de l'Euphrate.

"Nous sommes entrés dans Afrine, Jarablous et Al-Bab. Nous irons ensuite à l'est de l'Euphrate", a déclaré M. Erdogan, faisant allusion à des localités prises par les rebelles syriens soutenus par la Turquie.

Ces dernières semaines, les médias turcs ont fait état de l'envoi de véhicules militaires et d'unités de commandos vers des localités turques à proximité de la frontière syrienne.

Les forces turques ont soutenu les rebelles syriens dans le cadre d'une opération menée en 2016 contre l'EI et les YPG. Début 2018, les rebelles soutenus par Ankara ont pris Afrine aux combattants kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.