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Turquie: les avocats du chef kurde Öcalan autorisés à lui rendre visite


Mercredi 22 mai 2019 à 11h06

Ankara, 22 mai 2019 (AFP) — Deux avocats du chef historique de la rébellion kurde Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis 1999, ont pu se rendre mercredi sur l'île-prison où il est détenu, pour la première fois depuis la levée la semaine dernière d'une interdiction à cet effet.

Les avocats Nevroz Uysal et Rezan Sarica ont pu embarquer mercredi pour l'île-prison d'Imrali, située dans la mer de Marmara, a affirmé à l'AFP un autre avocat du détenu, Ibrahim Bilmez.

Ils avaient déjà été autorisés à voir leur client le 2 mai pour la première fois depuis 2011, mais l'interdiction formelle qui leur empêchait ces visites a été levée la semaine dernière.

Abdullah Öcalan est l'un des fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Malgré l'isolement quasi-total auquel il est soumis, il reste une figure essentielle pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit entre l'Etat et le PKK a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, mais aussi dans la région.

Après la visite du 2 mai, ses avocats avaient relayé un message dans lequel M. Öcalan appelait les centaines de personnes actuellement en grève de la faim dans les prisons turques pour protester contre ses conditions de détention à ne pas mettre leur vie en danger.

Semblant tendre la main au gouvernement turc inquiet des revendications kurdes dans le nord de la Syrie, où une milice kurde syrienne liée au PKK contrôle de vastes territoires, il avait également appelé à "prendre en considération" les "sensibilités" d'Ankara en Syrie.

La levée de l'interdiction faite à ses avocats de lui rendre visite survient également au moment où le parti au pouvoir, l'AKP, s'efforce de séduire les électeurs à Istanbul en vue de l'élection municipale prévue le 23 juin, après l'annulation du scrutin remporté par l'opposition fin mars.

Or de nombreux observateurs avaient estimé que le vote des Kurdes y avait été déterminant, le parti HDP ayant préféré soutenir le principal candidat de l'opposition, Ekrem Imamoglu, plutôt que de présenter son propre candidat.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.