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Minbej : les forces kurdes "n'ont pas le droit" de faire appel à l'armée syrienne (Ankara)


Vendredi 28 decembre 2018 à 13h28

Ankara, 28 déc 2018 (AFP) — La Turquie a affirmé vendredi que les forces kurdes n'avaient pas "le droit" de solliciter l'aide militaire du régime syrien à Minbej, après l'entrée de l'armée syrienne dans cette ville clé du nord de la Syrie.

"Les organisations terroristes YPG/PKK qui contrôlent cette zone par la force des armes n'ont pas le droit ou le pouvoir de parler au nom de la population locale ou d'inviter une quelconque partie", a déclaré dans un communiqué le ministère turc de la Défense, mettant en garde toutes les parties "contre toute acte de provocation".

"Nous suivons l'affaire de près", a ajouté le ministère.

Les Unités de protection du peuple (YPG), bien que soutenues par Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), sont considérées comme un groupe terroriste par la Turquie, qui menacer de mener une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie pour les mettre en déroute dans la foulée du retrait attendu des troupes américaines.

L'armée syrienne a annoncé vendredi son entrée à Minbej, peu après un appel à l'aide des YPG qui craignent une offensive de la Turquie dans ce secteur.

Le porte-parole de l'armée syrienne a fait cette annonce à la télévision, indiquant que le drapeau syrien avait été hissé à Minbej, une ville située à 30 km au sud de la frontière turque.

"Nous invitons les forces gouvernementales à se déployer dans les régions d'où nos troupes se sont retirées, particulièrement à Minbej et à protéger ces régions contre l'invasion turque", avaient indiqué plus tôt dans un communiqué les YPG qui dominent les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition kurdo-arabe alliée de Washington dans la lutte contre l'EI.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part affirmé que les mouvements de l'armée syrienne à Minbej pourraient relever d'un tour de "psychologie" : "ils ont peut être hissé leur drapeau mais il n'y a aucune certitude sur ce qu'il se passe là-bas".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.