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Syrie: huit morts dans l'explosion d'une voiture piégée à Afrine


Dimanche 16 decembre 2018 à 13h02

Beyrouth, 16 déc 2018 (AFP) — Au moins huit personnes dont quatre civils ont péri dimanche dans la ville syrienne d'Afrine (nord), dominée par les forces turques et leurs alliés syriens, suite à l'explosion d'une voiture piégée près d'un marché du centre-ville, selon une ONG.

"L'explosion a eu lieu aux abords du marché Al-Hal, près d'une position de combattants pro-Ankara, faisant au moins huit morts, dont quatre civils et quatre combattants", a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

"Plus de 20 personnes, des civils ou des combattants, ont en outre été blessées, certaines sont dans un état grave", a-t-il ajouté, disant craindre un "bilan plus lourd".

L'attentat a par ailleurs causé "d'importants dégâts matériels dans le secteur", selon M. Abdel Rahmane.

La ville d'Afrine a été prise en mars par l'armée turque et ses supplétifs syriens qui en ont chassé les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie.

Ankara la considère comme un groupe terroriste émanant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Cet incident survient après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé mercredi de lancer dans "les prochains jours" une nouvelle offensive en Syrie contre les YPG.

Jeudi, un soldat turc a été tué dans la région d'Afrine par des tirs des YPG, selon le ministère turc de la Défense.

La Turquie a déjà lancé deux offensives en Syrie depuis 2016 pour repousser de sa frontière les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) puis les combattants kurdes des YPG, qui sont par ailleurs des alliées de Washington dans la lutte antijihadiste en Syrie.

Déclenché en 2011 par des manifestations pro-démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de divers acteurs régionaux et internationaux et la montée en puissance de groupes jihadistes.

Il a fait plus de 360.000 morts et poussé sur les routes de l'exil plusieurs millions de civils.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.