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Syrie: Erdogan déterminé à "pacifier" l'est de l'Euphrate


Vendredi 14 decembre 2018 à 10h45

Istanbul, 14 déc 2018 (AFP) — Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a affirmé cette semaine qu'une offensive turque en Syrie était imminente, s'est dit "déterminé" vendredi à "pacifier" les régions contrôlées par des milices kurdes à l'est de l'Euphrate.

"Nous sommes déterminés à pacifier et sécuriser les régions situées à l'est de l'Euphrate", dans le nord de la Syrie, a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul.

"La Turquie a perdu assez de temps comme cela pour intervenir contre le marécage terroriste à l'est de l'Euphrate. Désormais, nous n'avons plus la patience d'attendre ne serait-ce qu'un jour de plus", a déclaré M. Erdogan.

M. Erdogan a annoncé mercredi que l'armée turque lancerait "dans les prochains jours" une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie pour déloger la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) de ses positions à l'est de l'Euphrate.

Les YPG constituent l'épine dorsale d'une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis et qui affronte le groupe Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie.

Mais pour la Turquie, les YPG sont une organisation "terroriste", parente du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une sanglante guérilla sur le territoire turc depuis 1984.

Dans ce climat tendu, la Turquie a annoncé jeudi qu'un de ses soldats avait été tué dans le nord de la Syrie par des tirs des YPG.

Le soutien américain aux YPG empoisonne les relations avec la Turquie depuis plus de deux ans.

L'un des principaux points de contentieux est la situation à Minbej, un ville située juste à l'ouest de l'Euphrate contrôlée par les YPG et où des soldats américains sont aussi stationnés.

Une feuille de route avait été arrêtée en mai pour apaiser les tensions, prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej et la mise en place de patrouilles conjointes américano-turques, qui ont démarré en novembre.

Mais Ankara n'a de cesse de rappeler que le retrait prévu n'a toujours pas eu lieu, menaçant d'agir militairement à Minbej contre les YPG si Washington ne respectait pas ses engagements.

"Voici ce que nous disons : soit vous nettoyez la ville et faites sortir (les YPG), soit nous entrons également dans Minbej", a lancé M. Erdogan vendredi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.