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Ankara demande à Washington de renoncer aux postes d'observation en Syrie


Vendredi 7 decembre 2018 à 17h52

Ankara, 7 déc 2018 (AFP) — La Turquie a demandé vendredi aux Etats-Unis de renoncer aux postes d'observation dans le nord de la Syrie censés empêcher toute altercation entre l'armée turque et des combattants kurdes soutenus par Washington, selon le ministère turc de la Défense.

Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a formulé cette demande lors d'une rencontre à Ankara avec représentant spécial des Etats-Unis pour le conflit syrien, James Jeffrey, a indiqué le ministère dans un communiqué.

M. Akar avait déjà vivement critiqué le 24 novembre la mise en place de ces postes d'observation annoncée quelques jours auparavant par Washington et qui visent à rassurer la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Or, si les YPG sont le fer de lance au sol de la coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique (EI), Ankara les considère comme un groupe "terroriste" et voit d'un très mauvais oeil leur coopération avec Washington.

L'armée turque, qui a déjà conduit deux incursions militaires en Syrie, a mené ces dernières semaines des bombardements sporadiques contre des positions du groupe kurde.

A la suite de ces attaques, les FDS avaient annoncé le 11 novembre la suspension de leurs opérations contre l'EI, suscitant l'embarras de Washington.

M. Akar a à nouveau appelé vendredi les Etats-Unis à mettre un terme à leur coopération avec les YPG et répété que la Turquie n'autoriserait pas la création d'un "corridor terroriste" à sa frontière.

M. Jeffrey était à Ankara vendredi pour la troisième réunion du groupe de travail turco-américain sur la Syrie, au cours de laquelle les deux alliés sont convenus d'accélérer "d'ici la fin de l'année" la mise en oeuvre de la feuille de route sur Minbej, une région du nord de la Syrie contrôlée par les YPG et où se trouvent des soldats américains.

Cette feuille de route, arrêtée en mai, prévoit notamment le retrait des YPG de Minbej et la mise en place de patrouilles conjointes qui ont démarré en novembre.

Le représentant américain s'est également entretenu avec le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, qui a discuté avec lui, d'après l'agence étatique Anadolu, d'une éventuelle coopération entre les deux pays sur le modèle de celle de Minbej dans d'autres zones à l'est de l'Euphrate, où la Turquie menace souvent de lancer une nouvelle offensive contre les YPG.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.