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Turquie: un Allemand condamné à 6 ans de prison pour appartenance à une milice kurde syrienne


Vendredi 26 octobre 2018 à 17h22

Ankara, 26 oct 2018 (AFP) — Un Allemand arrêté en Turquie en mars a été condamné à plus de 6 ans de prison par un tribunal turc pour appartenance à une milice kurde syrienne considérée comme "terroriste" par Ankara, a indiqué vendredi à l'AFP son avocat.

Patrick Kraicker a été condamné à 6 ans et 3 mois d'emprisonnement par un tribunal de Sirnak (sud-est) pour appartenance aux Unités de protection du peuple (YPG), milice alliée de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Il a également été condamné à 1 an et 8 mois avec sursis pour entrée dans une zone militaire interdite, a ajouté son avocat, Hüseyin Bilgi.

L'avocat a affirmé qu'il ferait appel de la condamnation de son client, qui est déjà en détention.

Le gouvernement allemand a confirmé dans l'après-midi cette condamnation.

La Turquie considère les YPG comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara mais aussi Washington et l'Union européenne.

Le groupe de soutien Free Patrick a nié que l'homme de 29 ans ait jamais exprimé de soutien public à la cause kurde et a démenti des informations initialement publiées dans la presse turque selon lesquelles M. Kraicker était un ex-militaire allemand.

La condamnation du ressortissant allemand survient en plein processus de réchauffement des relations entre la Turquie et l'Allemagne entamé au début de l'année après plusieurs mois de vives tensions.

La Turquie a notamment remis en liberté conditionnelle des journalistes allemands emprisonnés. Selon Berlin, il reste encore cinq Allemands emprisonnés pour des raisons politiques en Turquie.

La chancelière allemande Angela Merkel doit par ailleurs se rendre à Istanbul samedi pour un sommet sur la Syrie, auquel participeront également les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.