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Syrie: une coalition kurdo-arabe à l'assaut contre l'EI dans l'Est


Lundi 10 septembre 2018 à 13h45

Qamichli (Syrie), 10 sept 2018 (AFP) — Des combattants kurdes et arabes soutenus en Syrie par la coalition internationale emmenée par Washington ont lancé lundi un assaut meurtrier contre l'ultime poche du groupe Etat islamique (EI) dans l'est du pays, ont rapporté un commandant et une ONG.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance kurdo-arabe, mènent depuis des mois une offensive pour conquérir les territoires tenus par l'EI dans la province de Deir Ezzor, progressant face aux jihadistes jusqu'à les acculer dans Hajine, localité près de la frontière irakienne.

Un haut commandant des FDS a indiqué lundi à l'AFP que l'alliance a donné l'assaut contre "le dernier bastion de l'EI, Hajine" avec l'appui aérien de la coalition internationale anti-EI emmenée par les Etats-Unis.

"Les bombardements de la coalition se poursuivent et nos forces attaquent au sol", a souligné ce responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Il a fait état d'intenses frappes d'artillerie et de raids aériens.

Au moins 15 jihadistes ont été tués dans l'assaut contre cette localité située sur les bords du fleuve Euphrate, a-t-il affirmé, précisant que ce bilan pourrait être revu à la hausse.

"Les batailles seront féroces à Hajine car il y a les fortifications de l'EI", a-t-il assuré.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé le lancement d'une opération lundi qui s'accompagne de "violents combats".

"Les FDS ont effectué une percée dans la localité de Hajine et ont pris certains secteurs, ouvrant un corridor pour permettre aux habitants de sortir", a souligné le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Il a affirmé que les raids aériens et les frappes d'artillerie étaient les plus intenses depuis plusieurs mois, rapportant la mort de 17 jihadistes.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la proclamation d'un "califat" à cheval sur des régions conquises en Irak et en Syrie, l'EI est désormais acculé dans des zones désertiques notamment du centre et de l'est de la Syrie, pays dont il ne contrôle plus que moins de 3% du territoire, selon l'OSDH.

Le chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi avait appelé fin août ses partisans à poursuivre le "jihad", dans un enregistrement qui lui était imputé, le premier en près d'un an.

"Le Califat va rester (...) et il n'est pas confiné à Hajine", avait-il asséné.

La guerre en Syrie a déjà fait plus de 350.000 morts et forcé à l'exil plusieurs millions de personnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.