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Syrie: une coalition arabo-kurde prête à un échange avec l'EI pour sauver des civils


Dimanche 5 août 2018 à 19h50

Qamichli (Syrie), 5 août 2018 (AFP) — Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, ont annoncé dimanche leur disposition à échanger des prisonniers du groupe Etat islamique (EI), après la décapitation par les jihadistes de l'un des civils enlevés à Soueida, dans le sud de la Syrie.

"Nous assurons à notre peuple dans la ville de Soueida ainsi qu'aux parents des otages notre totale disposition à tout échange avec Daech afin de les libérer", a déclaré à l'AFP Redur Khalil, porte-parole des FDS, utilisant l'acronyme en arabe de l'EI.

Cette annonce intervient alors les négociations menées par la Russie pour libérer une trentaine de femmes et d'enfants druzes dans la province méridionale de Soueida enlevés par l'organisation ultraradicale, se sont soldées par un échec.

"Cette initiative ne remplace pas la médiation russe. Il s'agit d'une proposition de notre part pour sauver les civils", a ajouté M. Khalil.

Les FDS ont été le fer de lance des combats menés contre l'EI en Syrie, chassant les jihadistes de pans entiers du territoire et capturant des milliers de combattants au fil de la débâcle de l'EI.

Parmi ces derniers figurent des jihadistes étrangers ayant rejoint l'EI en Syrie ainsi que de hauts responsables du groupe extrémiste.

Le 25 juillet, l'EI a lancé des attaques coordonnées dans la province de Soueida ayant fait plus de 250 morts, et enlevé une trentaine de femmes et d'enfants alors que 17 hommes sont portés disparus selon le média en ligne Soueida24 et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La décapitation, annoncée dimanche par les mêmes sources, d'un étudiant de 19 ans enlevé du village de Chabké avec sa mère, est la première exécution par l'EI d'un otage civil en Syrie depuis près d'un an.

L'EI n'a pas revendiqué cette exécution ni les enlèvements et n'a pas non plus publié les vidéos sur ses chaînes de propagande traditionnelles.

Les FDS ont entamé fin juillet des négociations inédites avec le régime de Damas sur l'avenir des zones semi-autonomes kurdes dans le nord de la Syrie.

Déclenché en 2011 par la répression brutale de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans. Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.